Ovins
Les éleveurs ovins s’interrogent sur leur avenir
Le congrès de la fédération nationale ovine s’est tenu les 24 et 25 avril à Arles, dans les Bouches-du-Rhône. Au menu, l’élevage du futur et l’attractivité du métier de moutonnier.
« L’élevage ovin est une production d’avenir ». C’est un message d’espoir que souhaite délivrer Serge Préveraud, président de la fédération nationale ovine (FNO), à Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, attendu le 24 avril pour ouvrir le congrès du syndicat. Le rendez-vous annuel de la filière s’est tenu cette année à Arles, dans les Bouches du Rhône. « Organiser ce congrès, c’est un challenge pour nous. Provence-Alpes-Côte d’Azur est la deuxième région française en nombre de brebis, avec des troupeaux importants et qui pratiquent une spécificité locale, la transhumance », explique Rémy Benson, coprésident de la fédération départementale ovine des Bouches du Rhône.
Cette 67e édition accueillait 280 éleveurs de moutons de toute la France. Le fil conducteur des débats a porté sur l’élevage du futur, avec des témoignages d’agriculteurs, éleveurs et céréaliers, qui ont adopté des pratiques innovantes pour maîtriser leurs charges, tout en modernisant leurs exploitations. « Des éleveurs modernes et performants », c’est ce que veut montrer la FNO, pour renforcer l’attractivité du métier auprès des jeunes. Cela peut vouloir dire des chefs d’entreprises qui emploient des salariés et qui partent en vacances, par exemple. Ou des installations informatisées, qui utilisent l’identification électronique des animaux pour trier les agneaux. « Ce sont des systèmes comme ceux-là que l’on souhaite voir plus nombreux à l’avenir », espère Serge Préveraud.
Les éleveurs ovins allaitants ont des atouts. Les cours de l’agneau sont au plus haut, la demande en viande d’origine française augmente et la nouvelle politique agricole commune leur est dans l’ensemble favorable. « Pour nous la PAC n’est pas seulement une somme d’argent, mais aussi des mesures techniques. On a introduit la notion de productivité minimum et de qualité du produit, ce qui permet de faire évoluer les éleveurs », explique le président de la FNO. Mais le point noir reste malgré tout l’installation. Il faudrait 800 nouveaux moutonniers chaque année pour remplacer ceux qui partent en retraite. Or, la création de nouveaux ateliers ovins se situe plutôt autour de 300 par an, ce qui ne suffit pas pour répondre à la demande. Le programme Reconquête ovine, engagé depuis 2009 pour redresser la situation, doit s’achever fin 2014. L’occasion pour la FNO et ses partenaires de réfléchir sur d’éventuelles nouvelles orientations.