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Les éleveurs Creusois dans l’attente de la loi Egalim 2

Le lundi 22 novembre à la Maison de l’économie à Guéret s’est déroulée la dernière Session de l’année pour la Chambre d’agriculture de la Creuse. L’occasion pour les élus de faire le point sur les sujets d’actualité touchant la ferme Creuse.

Vincent Cailliez, climatologue pour le projet AP3C, présente les projections climatiques adaptées au secteur agricole.
Vincent Cailliez, climatologue pour le projet AP3C, présente les projections climatiques adaptées au secteur agricole.
© CDA 23

Devant les cours de la viande qui s’améliorent légèrement mais des revenus agricoles qui restent plombés par une augmentation des charges pouvant aller jusqu’à 30 % par rapport à 2020, il y a urgence que la nouvelle loi Egalim s’applique pour les éleveurs. Pascal Lerousseau, Président de l’instance rappelle que « La loi Egalim 2 prévoit une prise en compte obligatoire des coûts de production dans la constitution des prix de vente. Il y a une grosse attente sur ce sujet car le secteur de l’élevage est aujourd’hui en grande difficulté et si cette nouvelle loi subit un échec, le monde de l’élevage ne s’en relèvera pas ! »
Profitant de la présence de Pierre Schwartz, directeur départemental des territoires (DDT), le Président souligne, par ailleurs, que l’aide exceptionnelle pour les élevages bovins viande en difficulté de 60 millions d’euros destinée exclusivement aux éleveurs et annoncée au printemps dernier par le Ministre n’a pas servi à grand-chose. En effet, selon les derniers chiffres, seul 20 millions d’euros ont été consommés sur la totalité de l’enveloppe. Pour les élus de l’assemblée, les critères étaient tellement restrictifs que peu d’éleveurs ont pu y prétendre et ils dénoncent un effet d’annonce. La question qu’ils se posent maintenant c’est : qu’est-ce que l’État va faire du reste ? Les élus souhaiteraient que cette l’enveloppe soit rouverte et que les critères soient revus et simplifiés pour qu’un plus grand nombre d’éleveurs puisse émarger à cette aide. Ils demandent à l’administration creusoise de faire remonter cette requête au ministère.

Quand l’eau met le feu aux poudres
L’incident des bassines saccagées en Charente-Maritime a refait émerger les crispations sur le dossier de l’eau. Les élus creusois déplorent et dénoncent de tels actes qui visent la destruction de biens d’autrui. Ils souhaitent que les auteurs soient poursuivis et punis. Ils insistent sur le fait qu’avec le réchauffement climatique, si les projets liés au stockage de l’eau se heurtent systématiquement à des doctrines écologiques, demain l’agriculture française ne sera plus en mesure de pouvoir nourrir sa population. Ils expriment par ailleurs leurs craintes face aux projets de retenues d’eau qui pourraient voir le jour en Creuse. S’ensuit un débat un peu musclé entre les différents représentants syndicaux présents sur des questions du partage et de la gestion de l’eau. Toutefois, s’il est évident que certaines visions en la matière divergent beaucoup, il faut tout de même noter que, contrairement au plan national où le dialogue entre les pros et anti-bassines semble être complètement rompu, sur le plan local une volonté de travail en commun sur ces sujets reste d’actualité.

Changement climatique : des développements à l’échelle de l’exploitation.
Vincent Cailliez, climatologue en charge du projet AP3C*, est basé en Creuse au sein de la Chambre départementale d’agriculture. Il a présenté ses derniers travaux à l’assemblée d’élus lors de la Session. En préambule, il rappelle que la collaboration entre expertise climatique et géographique a permis au projet de produire 150 cartes du Massif central au pixel 500 m, représentant la majorité des indicateurs climatiques et agro-climatiques. Consultables sur le site de l’AP3C, ces cartes permettent aux exploitants qui le souhaitent de pouvoir projeter, en fonction des données climatiques, leurs systèmes de production dans les années à venir sur un secteur géographique précis.
Dans le détail de sa présentation, Vincent Cailliez a expliqué certaines notions comme la différence entre « bilan hydrique potentiel » et « bilan hydrique réel », ou plus simplement, comment dépasser l’usage de paramètres strictement atmosphériques dans des calculs à portée agronomique. C’est bien là toute l’utilité de ses missions  qui consistent, grâce à sa collaboration avec les spécialistes agronomiques et fourragers des Chambres d’agriculture, à adapter les résultats des projections climatiques aux spécificités du secteur agricole. Dans un deuxième temps, il s’agit aussi et surtout de les rendre lisibles et exploitables par les agriculteurs afin de les aider à mieux orienter leurs productions futures.
Un prochain colloque sur ce sujet va avoir lieu le 9 décembre prochain à l’IADT Clermont-Ferrand ou par webinaire pour ceux qui ne pourront s’y rendre. L’inscription est gratuite et obligatoire sur le site Internet du SIDAM : sidam-massifcentral.fr, rubrique « S’adapter au changement climatique » ou contactez par mail : marine.leschiutta.sidam@aura.chambagri.fr


* Le projet de Recherche et Développement « AP3C » a été lancé en septembre 2015 avec pour ambition d’obtenir des informations localisées permettant une analyse fine des impacts du changement climatique sur le territoire, en vue d’adapter les systèmes de production du Massif central et de sensibiliser l’ensemble des acteurs.
Ce projet est animé par le SIDAM avec les compétences des ingénieurs de 11 Chambres d’Agriculture (Allier, Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, Haute-Loire, Haute-Vienne, Loire, Lot, Lozère et Puy-de-Dôme) et de l’Institut de l’Élevage.

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