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Les éleveurs bovins n'ont pas profité de la hausse des cours

Les producteurs de bovins-viande naisseurs et naisseurs-engraisseurs dégagent un résultat courant inférieur à 28 200 EUR par unité de main d'oeuvre (UMO).

Les producteurs de bovins-viande naisseurs et naisseurs-engraisseurs dégagent un résultat courant inférieur à 28 200 EUR par unité de main d'oeuvre (UMO).
Les producteurs de bovins-viande naisseurs et naisseurs-engraisseurs dégagent un résultat courant inférieur à 28 200 EUR par unité de main d'oeuvre (UMO).
© HC

Dans l'ensemble, l'excellente conjoncture du marché de la viande bovine ne profite pas aux producteurs de bovins viande. Selon l'Institut de l'élevage (Idele), le résultat courant 2022 par unité de main d'oeuvre (RC/UMO) de leur exploitation oscille entre 12 400 EUR et 28 200 EUR. Pourtant, l'organisme s'est appuyé sur son réseau Inosys d'éleveurs particulièrement performants pour faire ses prévisions.

Malgré une conjoncture des prix inédite l'an passé - les cours des vaches R ont augmenté de 22,4 %, ceux des broutards de 6 % à 30 % et ceux ces jeunes bovins (JB) de 24 mois de 27,7 % - les éleveurs n'ont pas vu leur marge nette progresser. En effet l'augmentation des charges induites par la flambée des prix des intrants (+72,3 % des engrais ; +51,1 % du carburant ; +24 % des aliments achetés) a plus que compensé la hausse du chiffre d'affaires de leur activité d'élevage.

À l'abri d'une pénurie
En fait, la hausse des prix de la viande était suffisante pour compenser celle des aliments, a démontré le ministère de l'Agriculture. L'abondante production de fourrages en 2021, puis l'arrière-saison 2022 favorable à la pousse de l'herbe et enfin la baisse des effectifs des cheptels de bovins, ont permis à tous les éleveurs d'être relativement à l'abri d'une pénurie de fourrages. Mais c'était sans compter les hausses des autres intrants. Parmi les quatre systèmes de production de bovins viande identifiés par l'Idele, les producteurs de veaux sous la mère dégagent toujours le RC/UMO le plus faible. Il est estimé à 12 400 EUR en moyenne. Mais les meilleurs d'entre eux parviennent à dégager un revenu supérieur à 20 000 EUR/UMO environ. Les éleveurs naisseurs intensifs (>1,2 UGB/ha) profitent davantage des cours des carcasses élevés que leurs collègues extensifs (<1,2 UGB/ha). Selon l'Idele, leur RC/UMO est en moyenne de 18 200 EUR/UMO contre 15 900 EUR/UMO pour les premiers. Mais là encore, les producteurs de bovins les plus performants dégagent tous un RC/UMO supérieur à 20 000 EUR/UMO. En engraissant leurs broutards nés sur leur exploitation, les éleveurs naisseurs-engraisseurs tirent bien mieux partie de la conjoncture du marché de la viande que leurs collègues naisseurs. Leur RC/UMO est en moyenne de 28 200 EUR et pour les meilleurs d'entre eux, il est supérieur à 40 000 EUR. En conséquence, cette catégorie d'éleveurs est la seule à dégager un résultat courant supérieur à deux smic par UMO.

Baisse prévue des abattages
Depuis deux ans, la conjoncture céréalière permet aux éleveurs naisseurs et naisseurs-engraisseurs, qui sont aussi producteurs de grains, de dégager des RC/UMO les plus élevés de la filière bovins-viande. Ils ont atteint en moyenne 72 400 EUR/UMO dans les élevages de naisseurs-engraisseurs. Toutefois, le résultat courant d'un quart d'entre eux n'excède pas 45 000 EUR/UMO. Quant aux polyculteurs-éleveurs, uniquement producteurs de broutards, leur RC/UMO est en moyenne de 55 600 EUR.
Cette année, tous les agriculteurs paient cher leurs intrants, alors que l'an passé, certains avaient anticipé l'augmentation de leurs prix en ayant passé de très bonne heure leurs commandes. Toutefois, les prix de la viande devraient restés élevés car les effectifs de bovins-viande et de bovins lait vont encore diminuer en France et dans toute l'Union européenne. Dans l'Hexagone, le nombre d'animaux abattus devrait, selon les prévisionnistes, diminuer de 1,5 % par rapport à l'an passé. Un peu moins 1,3 million de tonnes équivalent carcasse d'animaux (Mtéc) seraient alors produites. Or dans le même temps, la consommation ne fléchira que de 0,5 % et atteindra environ 1,4 Mtéc. En fait, la demande de viande bovine devrait rester soutenue car ses prix à la consommation restent attractifs comparés à ceux de la volaille.

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