Les Chambres d’agriculture se mobilisent pour accompagner les agriculteurs
L’APCA a décidé de se mobiliser pour apporter un conseil adapté aux agriculteurs qui doivent faire face à des caprices de la météo de plus en plus fréquents et aux nouvelles orientations de la PAC.
« Les événements climatiques exceptionnels ne sont pas nouveaux. Mais de phénomènes conjoncturels, ils deviennent structurels. Tous les ans les agriculteurs sont frappés par un événement climatique », a déploré Sébastien Windsor, le président de l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), lors de la conférence de presse de rentrée, le 24 août 2021. De ce point de vue, l’année 2021 a été particulièrement sinistrée : au gel de printemps ont succédé pluies abondantes et inondations puis des incendies dramatiques dans le Sud-Est. « L’été le plus humide de ma carrière », observe le président de l’APCA. Une fois de plus, ces événements ont démontré que les systèmes d’indemnisation qui ont été mis en place dans le passé ne sont plus adaptés à l’ampleur des pertes subies aujourd’hui par les agriculteurs. A la demande du Gouvernement un nouveau système est en gestation à la suite des propositions du député Frédéric Descrozaille. « Il faut que le nouveau système assurantiel soit opérationnel dès l’an prochain », plaide le président de l’APCA. En tout cas l’organisme consulaire veillera à ce qu’il soit au rendez-vous, qu’il réponde aux attentes des agriculteurs et que l’État apporte sa contribution à la hauteur des enjeux.
De la même façon, les Chambres d’agriculture sont parties prenantes du Varenne de l’eau. Dans chaque région et sur tous les territoires, elles vont réaliser des diagnostics sur l’impact du changement climatique. Ceux-ci devraient être finalisés d’ici novembre 2021 et ils devraient aboutir à des plans d’action pour accompagner les agriculteurs à s’adapter au nouvel environnement météorologique. Ces plans bénéficieront de l’appui de l’État et des exécutifs régionaux.
Un simulateur numérique
Dans le cadre du plan de relance, l’APCA a décidé de mobiliser 750 conseillers pour établir 2000 diagnostics carbone chez les jeunes agriculteurs quand ils s’installent. Elle participe également au programme de plantations de 7 000 km de haies ainsi qu’à l’élaboration des programmes alimentaires territoriaux (PAT). Sur les quelques 350 PAT actuellement labellisés par les pouvoirs publics, « deux sur trois sont accompagnés par les Chambres », note le président.
Enfin dernier sujet et non des moindres, l’accompagnement des agriculteurs dans la prochaine PAC. Ainsi les Chambres mettent au point un simulateur numérique pour mesurer sur l’exploitation l’impact des nouvelles orientations de Bruxelles (la rotation des cultures, l’autonomie protéique, l’amélioration du bien-être animal, l’adaptation des mesures agro-environnementales au nouveau contexte réglementaire (diversification des assolements, baisse de la consommation d’énergie, introduction de légumineuses, réduction de l’usage des produits phytopharmaceutique…). Disponible en septembre, « cet outil numérique doit permettre au niveau de l’exploitation d’assimiler de façon assez fine les obligations à remplir par les agriculteurs pour rentrer dans les écorégimes, dès la première année », souligne Sébastien Windsor. En effet, dans la prochaine PAC, 25 % des aides du premier pilier seront consacrées à ces écorégimes. « Nous travaillons avec les régions pour accompagner les agriculteurs sur tous ces sujets et nous veillerons à ce que le maximum d’agriculteurs soient en mesure d’y accéder », insiste le président de l’APCA.