Les artisans-bouchers redorent leur image
Après des années difficiles, le métier de boucher suscite à nouveau des vocations parmi les jeunes. La filière communique de plus en plus. Une nouvelle action vient d’être lancée par Interbev Limousin et les syndicats départementaux de la boucherie artisanale de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne.
Thérébentine est une petite fille curieuse. Accompagnée de sa tante Sarah, agricultrice, et de Bertrand, le boucher, elle va partir à la découverte du métier de boucher. C’est par son entremise que les artisans-bouchers et Interbev ont choisi de s’adresser aux consommateurs. À partir du 9 septembre, la majeure partie des boucheries limousines distribueront gratuitement à leurs clients le livret retraçant les aventures de Thérébentine. L’objectif de l’opération : faire connaître et donner une meilleure image au métier et aux produits. « Nous souhaitons battre en brèche l’image du boucher gros et pas très malin, explique Anne-Sophie Conjat-Bach, présidente du Syndicat de la Boucherie de la Corrèze. Le métier a beaucoup évolué, on manipule moins des charges lourdes. D’ailleurs le métier se féminise. La rémunération est aussi un atout pour promouvoir le métier. » Du côté des centres de formation, on enregistre depuis quelques années une hausse du nombre de candidats. Sur le territoire limousin, deux centres de formation d’apprentis forment des bouchers : le CFA du Moulin Rabaud à Limoges et le CFA des 13 Vents à Tulle. « Si les filières de métiers de bouche manquaient de candidats il y a quelques années, elles font un retour en force aujourd’hui », témoigne Jean-Pierre Gros, président de la chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Vienne. Les motivations des candidats ? Ceux présents au lancement de l’opération citent le contact avec le client, le choix d’un métier aux tâches variées. Certains semblent avoir été convaincus lors de leur stage de 3e tandis que d’autres ont approché le métier par des membres de leur famille travaillant dans la boucherie ou dans l’agriculture. Le regain d’intérêt pour les métiers de la boucherie est une bonne nouvelle pour la filière puisque d’ici deux ans, 54 % des boucheries artisanales limousines seront à reprendre, retraite oblige. Des boucheries à reprendre, des apprentis au rendez-vous, l’avenir de la filière s’annonce sous de bons auspices. Un bémol toutefois : le manque de maîtres d’apprentissage conjugué aux possibilités de déplacement réduites des apprentis conduisent chaque année un certain nombre de jeunes à renoncer à leur projet de formation.