Les animaux de la ferme ont toujours autant la cote chez les tout-petits
Plus de 600 enfants d’écoles primaires de l’agglomération moulinoise ont pu profiter d’une ferme grandeur nature mise en place par la Chambre d’agriculture de l’Allier.
Hauts comme trois pommes et déjà très intrigués… « Maîtresse, qu’est-ce qu’ils font les bébés du cochon ? » demande Maïssa lorsqu’elle aperçoit l’énorme truie de la mini-ferme installée par la Chambre d’agriculture de l’Allier à l’occasion du Concours général agricole. Qu’ils viennent des Chartreux, ou de Bressolles, leurs yeux se sont tous religieusement écarquillés lorsqu’ils ont pu assister à la naissance de petits poussins dans une couveuse mise spécialement à disposition pour l’occasion. La recette fonctionne du tonnerre de Dieu. Quoiqu’on en dise, les animaux de la ferme ont encore énormément la cote auprès des enfants, même les plus citadins. Et pour la plupart, pas d’erreur quand il s’agit de les nommer … Cette journée de découverte a été riche d’enseignements pour tous, même pour les grands : les petits Bourbonnais n’ont pas encore totalement perdu le lien avec les paysans bourbonnais. Ouf. « En petite section, nous apprenons aux enfants à reconnaître les animaux, ça fait partie de la base », explique Corine Quaire, directrice de l’école de Bressolles. Bien loin des débats autour de la viande et du bien-être animal, les maîtresses bourbonnaises ont encore le bon sens d’emmener leurs petits dans les fermes qui sont juste à côté : « cette année, nous avons un thème spécialement dédié à la ferme. En fin d’année, nous irons dans une chèvrerie de Montilly faire la traite. Ce serait dommage de passer à côté de ce qui se trouve juste à côté de chez nous ! ».
Des intervenantes de choix dans les écoles
Certains élèves sont encore plus chanceux ; ils ont Sybille dans leur classe, une poétique et fantasque éleveuse de poules. Ce jeudi, elle accompagnait l’école de La Comète de Moulins. « Je suis fille d’agriculteurs, raconte t-elle. J’élève des poules de race Crève Cœur Blanche ». De la poule normande en passant par la poule de Houdan, elle a exploré beaucoup de races « avant d’en revenir à une race plus résistante : j’en avais assez de les soigner aux antibiotiques ». Maman d’une grande famille, elle chouchoute ses animaux sans doute autant que ces enfants. « J’ai même eu une période où je refusais de les envoyer à l’abattoir. J’en suis revenue. Pour moi, c’est toujours très difficile, mais à la maison, je tiens à ce que mes enfants mangent de la viande ». Et elle compte bien faire connaître cet animal qu’elle chérit à un maximum d’enfants. « J’essaye de leur faire découvrir en prêtant aux institutrices de mon village (NdlR. Lusigny) des couveuses… » Et quand les petits poussins naissent dans la salle de classe, « la magie fait son travail ». La ferme, la vie. Et la mort dans tout ça ? « C’est plus difficile : c’est comme de dire aux petits que le père Noël n’existe plus », conclut un élu de la chambre.