Action syndicale
Les actions syndicales montent en puissance
Devant l’impuissance des pouvoirs publics face aux multiples crises qui touche le monde agricole une série d’actions a été engagée par la FDSEA et JA de la Creuse pour faire entendre les revendications des éleveurs et obtenir des réponses urgentes du gouvernement.
« Tout va mal et on en a marre ». Ces quelques mots traduisent bien le désarroi et la détresse des éleveurs entre les problèmes liés d’une part par la FCO avec le bras de fer qui oppose les vétérinaires et les éleveurs sur la vaccination et les surcoûts engendrés par cette prophylaxie et d’autre part la hausse des charges et plus particulièrement celle pétrole avec la flambée des prix du gasoil , on arrive à un stade où la colère gagne du terrain chaque jour et exaspère tout le monde agricole. Mais c’est surtout devant l’inactivité des responsables politiques que les éleveurs tiennent pour responsable les causes de ces malaises.
Même devant les déclarations du chef de l’État à la presse « aucun mot n’a été prononcé sur le gasoil pour les agriculteurs » se sont exprimés plusieurs militants. Face à cette conjoncture, qui ne sera pas sans conséquences, les organisations syndicales creusoises, FDSEA et JA n’ont pas attendu de mots d’ordres nationaux, pour répondre à la demande des militants et organiser une série d’actions syndicales à travers le département.
Déjà vendredi dernier, l’absence du député Jean Auclair lors de la visite de sa permanence n’avait qu’attisé la colère des éleveurs. Après avoir muré la porte sa permanence une nouvelle rencontre se concrétisait le lundi 23 mai où une centaine d’agriculteurs s’était de nouveau donné rendez-vous pour l’interroger sur les dispositions qu’entendait prendre le gouvernement face à cette crise. Sous une pluie battante la rencontre faillie tourner au pugilat. Rassemblés dans la salle polyvalente de Cressat, les invectives fusaient.
D’abord sur la FCO ou lorsque le député déclarait « il faut attendre que les choses se passent... » Éclats de voix dans la salle par les éleveurs excédés « on nous avait dit que nous animaux pouvaient partir en Italie sans attendre les 90 jours » déclarait le secrétaire général des JA Christian Arvis, « ce n’est qu’un effet d’annonce, sur 17 000 broutards seulement 400 ont pu partir car cela concernait que les animaux ayant reçu la deuxième injection avant le 30 avril ». Pour le député Jean Auclair « on ne peut pas aller contre la volonté des Italiens, mais nous devons solutionner les problèmes les uns après les autres ».
La goutte de gasoil qui fait déborder la cuve La France est décidément bien mal gouvernée. À l’heure où toutes les forces vives du pays crient « halte à la hausse des charges », l’agriculture semble relayée au dernier plan des priorités nationales. L’augmentation constante des charges et plus particulièrement des produits pétroliers et du fioul ne fait qu’accroître la colère paysanne. « C’est vraiment la goutte qui fait déborder le réservoir ». Alors que les marins-pêcheurs ont obtenu un carburant professionnel à 0,50 euros, pourquoi la profession agricole n’y aurait-il pas droit elle aussi, et seraient-elles reléguées à une sous-classe professionnelle ? La FDSEA de la Creuse et les JA ne peuvent se satisfaire de belles paroles et de promesses non tenues. Les éleveurs attendent des actes concrets de nos gouvernants et surtout qu’ils prennent leurs responsabilités en ce moment difficile, sinon, aurons-nous d’autres choix pour faire entendre nos revendications que de passer à des actions syndicales plus guerrières. Entre un président de la république qui sillonne les cinq continents à longueur de temps et qui ne se préoccupe pas du prix du kérosène pour ses déplacements et une ministre de l’Economie et des Finances qui préconisent des déplacements à vélo, comment faire confiance à ces gens qui sont si loin de la réalité du quotidien. En tout état de cause qu’il leur appartient de trouver rapidement des solutions sans quoi le gasoil ne brûlera plus uniquement dans les moteurs...