"L’élevage ovin est rentable" : avis aux porteurs de projets d'installation !
Le comité technique départemental ovin s'est réuni le 26 juin au Puy-en-Velay. Au programme : de nombreux dossiers d'actualité passés en revue.
Le comité technique départemental ovin s'est réuni le 26 juin au Puy-en-Velay. Au programme : de nombreux dossiers d'actualité passés en revue.
Les membres du comité technique départemental ovin, présidé par Thierry Cubizolles et Véronique Roux, présidente de la FDO 43, avaient du pain sur la planche ce 26 juin avec un ordre du jour bien chargé, tant les dossiers à évoquer étaient nombreux.
Des cours favorables
Commençons par un point conjoncture sur la production ovine avec des cours qui, depuis le début de l'année, sont assez favorables et même plus élevés qu'à Pâques ; la tenue de la fête de l'Aïd la semaine dernière y est sans doute pour quelque chose... D'une façon générale, la hausse des cours s'explique par un manque d'agneaux sur le marché. Depuis quelques années, la filière départementale fait face à une problématique de baisse de production ; le nombre de détenteurs de brebis qui bénéficient de l'aide ovine est en baisse ainsi que le nombre d'animaux, c'est pourquoi les acteurs de la filière mettent l'accent sur l'enjeu du renouvellement des générations. "Avec un prix de l'agneau favorable (cotation sud-est (le prix entrée abattoir atteint 9,70-9,80 euros/kg carcasse), l'élevage ovin est rentable" indique Thierry Cubizolles en direction des jeunes qui souhaitent s'installer.
Sur le plan sanitaire, la filière est concernée par 2 maladies : la MHE et la FCO. La MHE s'étend progressivement et impacte la partie ouest du territoire du département qui se trouve en zone réglementée ; ce qui complique les transactions et transferts d'animaux dans le reste du département et induit des coûts supplémentaires pour les éleveurs. La FCO sévit aussi en France et la Haute-Loire n'est pas à l'abri de développement de nouveaux foyers. La profession attire l'attention sur les difficultés à obtenir des vaccins suite à une rupture de stock ; ils devraient être à nouveau disponibles à la mi-juillet. "La vaccination est un choix individuel mais on ne peut que conseiller de vacciner les animaux. Nous regrettons l'insuffisance du nombre de vaccin. Quant à la désinsectisation, elle reste compliquée en raison de la période pluvieuse que l'on traverse " explique Thierry Cubizolles.
La recherche avance
La station ovine Fedatest basée à Mazeyrat d'Allier est intervenue sur les grands axes de recherche qui sont conduits sur sa ferme et sur le territoire. Le projet Accordéon, dont l'objectif est d'Analyser les Caractéristiques des Carrières de brebis pour Optimiser la Rentabilité et la Durabilité des Élevages Ovins », est à présent terminé. Les résultats sont sur le point d'être communiqués. Le projet Ma-Meat "Adapter ses pratiques pour une meilleure gestion des MAMites en Elevage ovin Allaitant" se poursuit jusqu'en 2026. Dans le projet Phénopasto, il s'agit de structurer deux plateformes de service génétique pour faire progresser l'efficience et la résilience des races ovines.
Mathilde Perre, technicienne ovins-viande à la Chambre d'agriculture 43, a présenté les conclusions de son rapport de stage sur le green Sheep, visant à réduire l'empreinte carbone dans les élevages ovins. Elle préconise notamment "la désintensification des surfaces fourragères en intensifiant les troupeaux".
Les stocks de laine s'accumulent
Le comité technique a évoqué le dossier laine, un sous-produit que la profession agricole entend valoriser mais non sans difficulté. Alors que le projet Tricolor a bien du mal à aboutir, les FDO 43 et 63 se sont rapprochées d'une entreprise qui travaille sur des bouchons de laine à utiliser soit en paillage soit en engrais à incorporer au sol. Toutefois la profession se heurte à une difficulté de taille en raison du statut de la laine brute considérée comme un sous-produit animal de catégorie 3, un matériau à risque qui induit des process lourds et coûteux en matière d'hygiénisation. "La laine est un réel souci pour nous car les stocks s'accumulent dans nos fermes".
Il a également été question du projet de création d'une filière brebis laitière sur le secteur du Brivadois. Dans le courant du mois de juillet, la Chambre d'agriculture entend réunir les entreprises laitières intéressées et les porteurs de projets de production afin d'étudier la possibilité de mettre en place une collecte.
La non-protégeabilité des troupeaux face au loup était aussi à l'ordre du jour ; en tant que département pilote, la Haute-Loire travaille sur une feuille de route et un cahier des charges qui devaient être abordés lors d'une rencontre entre la profession agricole, l'administration, les Préfets coordinateur loup et de la Haute-Loire le 2 juillet.
Un financement est également possible pour l'embauche d'un salarié spécialisé dans la pose de clôtures chez des agriculteurs en cercle 2 et qui ont monté un dossier plan loup en 2024.