Législatives : Marche... arrière dans leCantal
À l’issue d’un scrutin décidément riche en surprises et retournements, Vincent Descœur va retrouver son siège laissé en 2012à l’Assemblée, aux côtés de Jean-Yves Bony.
Hommes de la terre s’il en est, les Cantaliens n’ont jamais vraiment eu le pied marin. Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que la vague macroniste qui a déferlé sur les flancs du volcan cantalien depuis le mois d’avril ait été suivie d’un sérieux ressac, ramenant les électeurs des deux circonscriptions à leurs premières amours, délaissées ces derniers temps, à savoir celles d’une droite incarnée par Les Républicains. Les deux candidats LR-UDI en lice l’emportent au second tour avec un score global de 53,26 % (30 002 voix) contre 46,74 % pour leurs rivaux LREM (26 333 voix). Alors qu’on disait le scrutin plié sur la première circonscription et qu’on annonçait Vincent Descoeur à nouveau défait - cette fois par la République en Marche - après le PS en 2012, le président du Département a effectué une surprenante remontada, s’imposant sur le fil avec 15 501 voix, soit 672 d’avance sur le maire de Calvinet.
La “remontada” Descœur
Lui qui affichait 1 250 voix de retard sur François Danemans au soir du 11 juin avec un faible potentiel de report à droite, est allé rechercher pas moins de 4 336 voix, ratissant finement, lui et ses soutiens, le terrain dans l’entre-deux tours. Une mobilisation de réseau qui aura ramené des abstentionnistes aux urnes et des débats en face à face dans les médias qui ont aussi visiblement pesé. Même en étant devancé sur les trois cantons aurillacois (et en s’imposant sur un seul des 15 bureaux de la ville préfecture), Vincent Descœur fait la différence sur les cantons de Vic, Naucelles, Arpajon, Saint-Paul-des-Landes et ses meilleurs scores sur le Carladez (93,41 % à Pailherols), dans la vallée de la Jordanne, Montsalvy et les communes limitrophes, La Ségalassière (83,33 %)...
Un député éleveur
Sur la deuxième circonscription, son collègue vice-président du Conseil départemental, Jean-Yves Bony, transforme l’essai avec près de 3 000 suffrages d’écart (soit 55,76 %) sur Patricia Rochès, en récupérant plus de 5 100 voix au second tour, en provenance, entre autres, des électeurs de Pierre Jarlier... Le maire d’Ally et éleveur réalise le grand chelem sur les sept cantons de la circonscription et rallie plus de sept électeurs sur dix en milieu rural, notamment dans les communes Brageac (90,24 %), Chazelle (89,47 %), Saint-Bonnet-de-Condat (85,71 %), Brezons, l’Aubrac... Quant à Patricia Rochès, elle vire en tête entre autres sur Val d’Arcomie, Murat, Villedieu, Coren, Coltines. Deux Cantaliens siégeront donc dès le 27 juin dans le groupe des Républicains qui subit une sérieuse cure d’amaigrissement passant de 225 députés à 137. Un hémicycle que l’un comme l’autre connaissent déjà bien. C’est une autre assemblée que Vincent Descœur et Jean-Yves Bony devront quitter, loi sur le non cumul des mandats oblige : prochainement le Conseil départemental devrait en effet élire un nouveau président, dont le nom ne fait déjà plus guère mystère dans le berceau de la race salers...
Droits de reproduction et de diffusion réservés.