L’économie rencontre l’agriculture à Guéret
Pour les secondes Rencontres professionnelles de Guéret, deux invités de marque : Jean-Paul Betbèze, chef économiste du Crédit Agricole et Dominique Langlois, président d’Interbev au programme, la situation économique mondiale, la production et la consommation de viande ainsi qu’une table-ronde.
Après Philippe Chalmin en 2011, c’est à un autre économiste tout aussi éminent que les organisateurs des Rencontres professionnelles de Guéret ont donné la parole le 13 avril. Professeur d’université, chef économiste et directeur des études économiques au Crédit Agricole, membre du conseil d’analyse économique auprès du premier ministre, auteur de nombreux ouvrages, le CV de Jean-Paul Betbèze impressionne. Invité à exposer son analyse de la crise actuelle et ses conséquences sur les marchés agricoles, l’économiste a dispensé un véritable cours d’économie aux participants. Si le constat de la cause de la crise actuelle, à savoir un excès de dette général au niveau mondial est partagé par tous, les moyens de s’en sortir sont moins aisés à mettre en place. La question centrale est la suivante : comment se désendetter sans sombrer dans la dépression ? De nombreux risques pèsent en effet sur les États : spirale descendante de la crise, lutte entre les politiques monétaires sur les taux de change, risque de « contagion » de la crise grecque à d’autres pays de l’Union Européenne. Pour éclairer la situation française, Jean-Paul Betbèze donne quelques chiffres : 800 millions d’euros à trouver chaque jour pour refinancer la dette publique, 200 millions d’euros perdus chaque jour par notre commerce extérieur. Même si les déficits budgétaire et extérieur restent maîtrisés pour l’instant, la situation atteint le moral des entreprises comme des ménages. Un moral qui devrait rester bas puisque la phase de désendettement devrait durer une dizaine d’années avant d’espérer une stabilisation. Interpellé par Pascal Lerousseau, président de la FDSEA de la Creuse sur la façon pour l’agriculture de tirer son épingle du jeu, Jean-Paul Betbèze précise plusieurs points. Les prix agricoles devraient continuer à monter et avec eux, l’instabilité du marché. À la clé, des chocs plus violents contre lesquels il sera nécessaire de se prémunir. Il souligne aussi l’hypersensibilité du public par rapport l’agriculture ; labels et autres certifications devraient donc avoir de beaux jours devant eux. Sur la PAC, l’économiste explique « la PAC a toujours été vécue comme une variable d’ajustement, on ne se rend pas compte que l’agriculture est un secteur « industriel ». Les gens ne voient que ce que cela coûte, jamais ce que cela rapporte ! »
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 20 avril 2012.