Cheval
Le trait avant tout, mais aussi sport, loisir
Les chevaux de trait sont élevés principalement pour la viande chevaline, toutefois l'attelage de loisir semble être une destination en devenir.
Le Limousin se positionne à la 14ème place de l'élevage équin français avec 1 114 élevages . Le nombre de juments saillies par élevage en Limousin est proche de la moyenne nationale avec 2,2 juments saillies (moyenne nationale : 2,14). En fait, 2 414 juments ont été saillies en 2008 pour produire principalement des chevaux de trait (Breton et Percheron), des races françaises de chevaux de selle (Anglo-arabe et Selle Français), des pur-sang et trotteurs, et des poneys (Poneys Français de selle).
Pour une meilleure description des élevages de chevaux de la région, l'Institut de l'élevage a entrepris une étude typologique à partir des fichiers du SIRE. Cette enquête montre que les orientations de productions de la région Limousin s'apparentent au profil des régions Midi-Pyrénées et Aquitaine. Le trait domine avec 51 % des élevages (graphique 1). Il est suivi par les élevages de chevaux de sport (24 %), représenté majoritairement par la race Anglo-arabe (berceau de la race) et par deux autres productions moins présentes sur le territoire, la course (13 %) et le loisir (12 %).
Les utilisations des animaux se rapprochent plutôt des disciplines traditionnelles. Le saut d'obstacles et le concours complet en sport, même si on note la présence d'un peu d'endurance. Le loisir est orienté vers la pratique de la randonnée et l'attelage. Les chevaux de trait sont élevés principalement pour la viande chevaline, toutefois l'attelage de loisir semble être une destination en devenir.
De petits élevages
62 % des élevages ont moins de 10 chevaux. La moitié des éleveurs a plus de 3 juments saillies par an. Ce faible effectif d'équidés sur les structures s'explique en partie par des ventes précoces fortement influencée par les éleveurs de chevaux de trait très présents dans la région. Néanmoins, le sport se distingue avec un nombre de chevaux plus important (supérieur à 20 chevaux) dans 40 % des cas.
Globalement, les élevages du Limousin sont plutôt récents : 51 % ont moins de 15 ans. Ce sont les élevages de chevaux de loisir les plus jeunes avec 7 élevages sur 10 de moins de 15 ans. Les élevages les plus anciens sont les élevages de galopeurs avec 1 élevage sur 2 de plus de 26 ans. En loisir et en trot près de 7 éleveurs sur 10 ont moins de 50 ans. Ce rapport s'inverse dans les autres productions de sport, loisir et trait.
Les élevages de trait ont en moyenne 6 chevaux sur leur exploitation. 80 % d'entre eux ont moins de 10 chevaux, dont 60 % ont moins de 5 chevaux (graphique 2). En fait, très de peu de poulains sont présents sur ces structures, car ils sont vendus généralement très jeunes, en grande partie pour la viande chevaline, même si quelque uns d'entre eux ont d'autres destinations pour le loisir et l'attelage. Ce sont des structures familiales qui n'ont pas recours a du personnel extérieur.
Les élevages de chevaux de sport ont les effectifs d'animaux les plus importants. Six éleveurs sur 10 ont plus de 3 juments mises à la saillie par an. Ces élevages ont 24 chevaux en moyenne sur une surface de 36 hectares environ. Les chevaux sont vendus très souvent travaillés ou au minimum débourrés. Ces structures souvent spécialisés diversifient leurs activités autour du cheval en proposant des prestations de pension, d'étalonnage, d'enseignement. Cela explique en partie un besoin de main d'œuvre extérieur. Les élevages de chevaux de course sont de petite taille, moins de 2 juments saillies dans 80 % des cas. Les galopeurs et les trotteurs ont en moyenne respectivement 10 et 5 chevaux sur une surface de 20 ha environ. Les éleveurs de course vendent leurs chevaux très jeunes non débourrés pour un niveau professionnel. Seuls 1/4 d'entre eux diversifient leur activité avec de la pension entraînement. Pour le fonctionnement de ces structures, la main d'œuvre est exclusivement familiale.
La moyenne des élevages de chevaux de loisir est de 17 chevaux. Cependant on rencontre deux types de structures très différentes : 50 % d'élevages ont moins de 5 chevaux tandis que 30 % des élevages ont plus de 20 chevaux. La surface moyenne des exploitations est de 27 ha. Ce sont des éleveurs qui commercialisent des poulains avant débourrage pour un niveau amateur. Deux éleveurs sur 10 proposent d'autres prestations telles que les pensions, l'étalonnage et l'enseignement.
Des éleveurs agriculteurs
Les trois quarts des éleveurs sont des actifs. La moitié d'entre eux sont agriculteurs dont seulement 14 % spécialisés dans le cheval. La part d'agriculteurs est très importante en élevage de chevaux de trait (70 %) contre moins de 40 % dans les autres productions. En effet, dans les élevages de chevaux de course et de loisir, la majorité des éleveurs ont une autre activité professionnelle. En sport, on trouve des agriculteurs, et des éleveurs qui ont une autre activité professionnelle liée ou non au cheval. Globalement, l'ensemble des éleveurs, quelle que soit leur production, présente un autre atelier agricole. Quatre à 5 élevages sur 10 en trait et en loisir ont un atelier bovin allaitant. Et ils sont près de 25 % en sport et en course.
Soixante-dix pour cent d'entre eux recherchent l'équilibre financier et 30 % un revenu. Ce sont dans les productions de chevaux de course et de sport, où l'on retrouve le plus d'éleveurs poursuivant un objectif économique. Un quart des éleveurs se perçoivent comme des éleveurs professionnels. Toutefois, ils sont une grande partie à reconnaître la régularité de leur pratique et plus particulièrement la mise à la reproduction de leur jument. Seuls 3 éleveurs sur 10 ne se sentent pas éleveur du tout ou produisent des chevaux de façon très occasionnelle. Toutes productions confondues, 46 % des éleveurs atteignent leur objectif économique. En fait, ce sont les éleveurs de galopeurs qui semblent réussir le mieux leur activité, ils sont 84 % à atteindre leur objectif. Au final, 19 % des éleveurs dégagent un revenu des activités équines et 29 % parviennent à l'équilibre financier.
Cet article est réalisé dans le cadre du Réseau économique de la filière équine (REFErences). Ce programme bénéficie de financements provenant du Feader, des Fonds Eperon, des ahambres d'agriculture du Limousin, de l'institut de l'élevage, de l'institut français du cheval et de l'équitation et de la Fédération nationale du conseil des équidés de France.