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Le rappel à l’ordre de la FNSEA et des JA

À l’occasion de la première réunion du Comité de suivi des relations commerciales, la FNSEA et les JA demandent une réelle application de l’ensemble des dispositions de la loi Egalim entrée en vigueur, il y a un peu plus d’un an.

© HC

Lundi 9 décembre, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a épinglé plusieurs enseignes de la grande distribution qui ne respectent pas la loi Egalim issue des États généraux de l’alimentation en matière de promotion dans leurs catalogues publicitaires. Dans un tweet, elle a publié plusieurs photos d’offres promotionnelles de Casino et U : un produit acheté = un produit offert, contraire à la loi Egalim, entrée en vigueur il y a un peu plus d’un an. Ce message se voulait aussi une piqûre de rappel au ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, et à la secrétaire d’État auprès du ministère de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, qui ont présidé, le lendemain, la première réunion du Comité de suivi des relations commerciales issu de la loi Egalim. D’une façon générale et alors que vont démarrer les négociations commerciales annuelles 2020, la FNSEA, les JA et leurs réseaux respectifs, maintiennent la pression et demandent à ce que la loi sur l’équilibre des relations commerciales (loi Egalim) soit intégralement appliquée.

Le réseau mobilisé
Ils le rappellent sans ambiguïté dans un courrier adressé à leur réseau pour l’ensemble des opérateurs économiques concernés (grandes surfaces, transformateurs privés et coopératifs, organisations de producteurs) : « Nous sommes convaincus que pour cette année 2020, la construction du prix en marche avant et la prise en compte des indicateurs de coût de production doivent être une réalité et nous attendons des engagements de chacun des maillons en ce sens. Nous attendons également que chacun prenne ses responsabilités pour mettre fin à la guerre des prix, sur les marques nationales et sur les marques de distributeurs ». Le courrier vise également l’État. « Nous veillerons à ce que l’État ne cautionne aucun contournement de l’encadrement des promotions dans les magasins (« cagnottage », « prix chocs », éventail de produits offerts, etc.) et sanctionne ceux qui auraient recours à des pratiques abusives dans les négociations commerciales alors même qu’ils captent une partie de la valeur issue de la hausse du seuil de revente à perte » rappellent les deux organisations.
La FNSEA et JA observent que certains opérateurs dans le secteur laitier se sont engagés dans des contrats plus rémunérateurs pour l’amont et demandent à ce que ce type de pratiques soit poursuivi et généralisé à d’autres secteurs. « Nous ne resterons pas passifs à écouter les uns et les autres tenir des discours non suivis d’effets et s’accuser mutuellement lors des réunions du Comité de suivi des relations commerciales », concluent les deux organisations pour dire qu’elles sont déterminées à faire appliquer l’ensemble de la loi pour que « les paysans puissent gagner dignement leur vie ».

Les pouvoirs publics sensibilisés
Même tonalité chez Coop de France, à l’issue de la réunion du Comité de suivi. « L’enjeu fondamental pour 2020 réside dans la revalorisation générale de l’ensemble des produits alimentaires, y compris des MDD (marques distributeurs) qui ne peuvent devenir le nouveau terrain de bataille de la guerre des prix », déclare-t-elle. Déplorant que les engagements issus des États généraux de l’alimentation n’ont pas été tenus en 2019, Coop de France met l’accent sur les produits MDD qui représentent 32 % en valeur des parts de marché dans la grande distribution et demande un ajustement des mesures d’encadrement des promotions en volume pour les produits saisonniers, notamment festifs, pour lesquels « l’encadrement uniforme à 25 % ne parait pas adapté aux spécificités de ces marchés ».
Lors du Comité de suivi des relations commerciales, le 10 décembre, Agnès Pannier-Runacher, a d’ailleurs reconnu l’existence de marges de progrès. Elles concernent la persistance de mauvaises pratiques (notamment de déréférencements), ainsi que le comportement des centrales d’achat, et la nécessité de généraliser la contractualisation entre producteurs agricoles français, transformateurs et distributeurs. Avant de souligner que « le Gouvernement n’hésitera pas à agir si les nouvelles règles du jeu ne sont pas respectées ». La DGCCRF et ses enquêteurs sont appelés à maintenir une pression élevée de contrôle tout au long des prochaines négociations commerciales. Prochain rendez-vous le 16 janvier pour vérifier que les dispositions de la loi Egalim sont bien mises en œuvre.

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