Le projet d´extension de porcherie de Marchastel remis en question
L´enquête publique relative au projet d´extension de la porcherie de Christian Chalier a dû être prolongée pour recueillir le sentiment d´une population divisée.
Jean-Louis Berger. Voilà un commissaire enquêteur dans l´embarras. Chargé du dossier d´extension de la porcherie de Christian Chalier, éleveur à Marchastel (commune de 139 habitants du canton de Condat), il a reçu tant de doléances sur le registre d´enquête publique qu´il a souhaité organiser une réunion avec les acteurs qui ont monté le projet et les principaux opposants à cette extension. Mardi 3 août, la salle de classe où était organisée cette rencontre s´est avérée trop petite pour accueillir le public.?En?préambule, M. Chalier a présenté son exploitation et son projet. Installé depuis 1996 en qualité de naisseur au lieu-dit "Falgères", il dispose de 95 truies et assure une production annuelle de 2 200 porcelets livrés à 28 jours (MC Porcs). Pour pallier la baisse des cours, l´éleveur souhaite engraisser l´ensemble de sa production en créant un nouveau bâtiment de 43 mètres sur 20. L´ensemble de la production, environ 40 porcs charcutiers de 115 kilos de moyenne, serait livrée à la salaisonnerie Pallut de Condat.
De naisseur à naisseur-engraisseur
Le montage financier est bouclé, le dossier technique validé par les services vétérinaires, le plan d´épandage du lisier conclu avec six agriculteurs de la commune... Les travaux étaient prêts à démarrer cet automne, si le projet n´avait suscité une vive réaction de quelques habitants et membres d´associations, à commencer par l´AAPPMA (Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique). Ce n´est pas tant la construction proprement dite du bâtiment qui inquiète, mais plutôt le devenir des 1 850 m3 de lisier qui seront produits. Pollution des sols, traces de nitrate dans l´eau, odeurs désagréables pour les riverains des champs épandus, etc , ont été évoquées par les opposants au projet. Les responsables du montage technique ont rappelé que la fosse envisagée avait une capacité de stockage de 8 mois, soit le double de ce qu´oblige la législation.Daniel Bélard, technicien de la Chambre d´agriculture spécialiste de l´épandage, rappelle que le plan conclu porte sur 150 ha. "Chaque année, 100 ha de ce plan seront retenus, recevant en moyenne moins de 20 m3 de lisier par hectare. L´équivalent en quantité d´une pluie de 2 mm", indique-t-il. M. Bélard précise que la loi limite l´apport d´azote à 200 kg/ha en général et à 130 kg/ha sur des prairies qui bénéficient de la prime à l´herbe (PHAE), comme c´est le cas de 90 % des parcelles inscrites au plan de Marchastel. "Dans le cas présent, avec environ 100 kg/ha, on est bien en-dessous de tous ces niveaux", insiste-t-il. M. Rigaud reste dubitatif, s´inquiétant de savoir ce qu´il adviendrait si un, plusieurs ou tous les agriculteurs engagés dans le plan d´épandage conclu pour six ans se désistaient. "Mais nous avons besoin de cet engrais naturel !", répondent d´une seule voix de nombreux agriculteurs présents dans la salle.
Une nouvelle réunion avant la conclusion
Les deux vice-présidents du parc présents à la réunion, MM. Fouillade et Roucan, ont précisé que le Parc n´avait pas rendu de conclusion, la commission ne s´étant pas encore réunie. "Il ne s´agira d´ailleurs que d´un avis", précisent-ils. Néanmoins, Lionel Roucan, élu Vert du Conseil régional où il siège à la commission agricole, et chargé de l´environnement au Parc, ne cache pas avoir "à titre personnel" une position plutôt défavorable sur le projet en l´état. Pour y voir plus clair encore avant de rendre ses conclusions, Jean-Louis Berger provoquera une nouvelle réunion, à huis-clos cette fois, ne conviant que les parties prenantes du conflit : éleveur, groupement, FDSEA, Parc des volcans, quelques élus locaux et les principaux opposants. A l´issue de celle-ci, le commissaire pourra se positionner clairement "pour", "contre" ou proposer une solution qui satisfasse les deux parties... Mais qui reste à définir.
De naisseur à naisseur-engraisseur
Le montage financier est bouclé, le dossier technique validé par les services vétérinaires, le plan d´épandage du lisier conclu avec six agriculteurs de la commune... Les travaux étaient prêts à démarrer cet automne, si le projet n´avait suscité une vive réaction de quelques habitants et membres d´associations, à commencer par l´AAPPMA (Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique). Ce n´est pas tant la construction proprement dite du bâtiment qui inquiète, mais plutôt le devenir des 1 850 m3 de lisier qui seront produits. Pollution des sols, traces de nitrate dans l´eau, odeurs désagréables pour les riverains des champs épandus, etc , ont été évoquées par les opposants au projet. Les responsables du montage technique ont rappelé que la fosse envisagée avait une capacité de stockage de 8 mois, soit le double de ce qu´oblige la législation.Daniel Bélard, technicien de la Chambre d´agriculture spécialiste de l´épandage, rappelle que le plan conclu porte sur 150 ha. "Chaque année, 100 ha de ce plan seront retenus, recevant en moyenne moins de 20 m3 de lisier par hectare. L´équivalent en quantité d´une pluie de 2 mm", indique-t-il. M. Bélard précise que la loi limite l´apport d´azote à 200 kg/ha en général et à 130 kg/ha sur des prairies qui bénéficient de la prime à l´herbe (PHAE), comme c´est le cas de 90 % des parcelles inscrites au plan de Marchastel. "Dans le cas présent, avec environ 100 kg/ha, on est bien en-dessous de tous ces niveaux", insiste-t-il. M. Rigaud reste dubitatif, s´inquiétant de savoir ce qu´il adviendrait si un, plusieurs ou tous les agriculteurs engagés dans le plan d´épandage conclu pour six ans se désistaient. "Mais nous avons besoin de cet engrais naturel !", répondent d´une seule voix de nombreux agriculteurs présents dans la salle.
Une nouvelle réunion avant la conclusion
Les deux vice-présidents du parc présents à la réunion, MM. Fouillade et Roucan, ont précisé que le Parc n´avait pas rendu de conclusion, la commission ne s´étant pas encore réunie. "Il ne s´agira d´ailleurs que d´un avis", précisent-ils. Néanmoins, Lionel Roucan, élu Vert du Conseil régional où il siège à la commission agricole, et chargé de l´environnement au Parc, ne cache pas avoir "à titre personnel" une position plutôt défavorable sur le projet en l´état. Pour y voir plus clair encore avant de rendre ses conclusions, Jean-Louis Berger provoquera une nouvelle réunion, à huis-clos cette fois, ne conviant que les parties prenantes du conflit : éleveur, groupement, FDSEA, Parc des volcans, quelques élus locaux et les principaux opposants. A l´issue de celle-ci, le commissaire pourra se positionner clairement "pour", "contre" ou proposer une solution qui satisfasse les deux parties... Mais qui reste à définir.