Le prix des terres et prés est resté stable en 2019
Selon la FNSafer, le marché foncier est resté dynamique en termes de transactions l’an dernier et ce sont les acquisitions par les formes sociétaires qui ont le plus progressé. Mais les prix ont plafonné à 6 000 €/ha.
À 6 000 euros l’hectare, le prix des terres et près libres est resté stable en 2019 par rapport à 2018, selon la Fédération nationale des Safer (FNSafer) qui a présenté un bilan chiffré des transactions foncières, le 28 mai à Paris. En zone de grandes cultures, il a atteint 7 290 €/ha, en repli de 3,3 % contre 4 670 €/ha en zones d’élevage bovin, en légère augmentation de 2,1 %. Le prix des terres louées affiche, une légère progression de 0,6 % à 4 760 €/ha. Même si les prix sont restés stables, les transactions ont atteint un niveau record (94 450, +4 %), ainsi que celui des surfaces et de la valeur échangées. L’an dernier pas moins de 424 100 ha (+4,9 %) ont changé de mains pour une valeur de 5,4 milliards d’euros (+10 %). Selon la FNSafer, l’arrivée en masse de nouveaux retraités (1/3 des exploitants va partir à la retraite entre 2020 et 2030), anime le marché en vue de sécuriser le foncier et de faciliter la transmission d’exploitations. Une tendance favorisée par des taux d’intérêts réels négatifs pour la deuxième année consécutive et malgré un revenu agricole en berne.
L’année 2019 confirme les tendances antérieures : les acquisitions par des formes sociétaires restent les plus dynamiques. Aujourd’hui, celles des sociétés de portage comme les GFA et celles des sociétés d’exploitation agricole comme les Gaec, représentent respectivement 9 % et 7 % des surfaces échangées contre 3 % et 3 % en 1993. Un phénomène identique est observé pour les transactions de terres et prés loués. La part des sociétés de portage du foncier a progressé de 1 % à 7 % sur la période et celle des sociétés d’exploitation agricole de 3 % à 9 %.
En termes de nombre de transactions également, les formules sociétaires prennent au fil des ans de plus en plus d’importance. En 2019, le marché des parts sociales (société de portage du foncier et d’exploitation agricole) représentait l’équivalent de 6,9 % du nombre des transactions pour 17,6 % de la valeur.
Frein à la consommation pour l’urbanisation
Contrairement à une idée reçue, ce sont surtout des agriculteurs qui s’abritent derrière les formes sociétaires : ils réalisent deux tiers des acquisitions, dans le cadre des sociétés d’exploitation agricole, un peu moins, 41 %, dans les sociétés de portage du foncier. Contre respectivement 23 % et 55 % pour des non-agriculteurs. Surtout la part des étrangers est modeste. La FNSafer a recensé 81 acquisitions pour 43 millions d’euros et parmi eux, les acquéreurs européens (y compris hors UE) représentent une écrasante majorité (73 %).
Si les formules sociétaires restent utiles et permettent une transmission progressive de l’exploitation et un portage du foncier souvent dans un cadre familial, elles ont également des effets pervers, en ce sens qu’elles échappent à la régulation foncière et favorisent l’accaparement des terres. « 20 % des transferts vont vers la concentration et pénalisent l’installation des jeunes », déplore Emmanuel Hyest, le président de la FNSafer, qui appelle à l’adoption d’une nouvelle loi foncière pour mettre un terme à ces abus.
En revanche, il s’est félicité de la tendance observée en 2019 à une moindre consommation de terres pour l’urbanisation qu’il s’agisse de lotissements, d’habitations, de zones commerciales ou artisanales et d’infrastructures. L’an dernier, 30 900 ha ont été soustraits de l’agriculture, soit une diminution de 3,6 % par rapport à 2018.