Le plan d’action régional campagnol, où en sommes-nous ?
Aujourd’hui présent sur la quasi-totalité du territoire corrézien, le campagnol fait l’objet d’une lutte collective encadrée par l’arrêté interministériel du 14 mai 2014. Présentation du dispositif et des mesures en place.
La lutte contre le campagnol est régie principalement par l’arrêté interministériel du 14 mai 2014, relatif au contrôle des populations de campagnols nuisibles aux cultures ainsi qu’aux conditions d’emploi des produits phytopharmaceutiques contenant de la Bromadiolone. Cet arrêté se décompose en cinq chapitres.
Chapitre 1 : Mesures de surveillance et méthodes de luttes contre les campagnols
L’OVS végétal doit déposer un plan d’actions régional pour organiser la lutte contre les campagnols.
Le préfet de région peut prendre un arrêté de lutte obligatoire sur une zone précise ou a contrario d’interdire l’utilisation d’appâts empoisonnés sur un territoire défini.
Chapitre 2 : Conditions générales de mise sur le marché et délivrance des produits phytopharmaceutiques contenant de la Bromadiolone
La vente des appâts empoisonnés à la Bromadiolone est déléguée à l’OVS. Seules les personnes détentrices d’un certiphyto peuvent effectuer un traitement.
La dose maximale d’appâts est rabaissée à 7,5 kg/ha par traitement.
Chapitre 3 : Encadrement et suivi de la lutte chimique à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant de la Bromadiolone
Le traitement doit se faire dès les premiers indices, ce qui renforce le besoin de surveillance. Il est important que les utilisateurs se protègent à l’aide de gants (nitrile, néoprène…).
Il est interdit d’effectuer un traitement si le taux d’infestation est supérieur à 33 %. Ce taux est défini par une méthode de comptage très précise.
Après traitement il est obligatoire d’effectuer un suivi des parcelles traitées afin de ramasser d’éventuels cadavres de campagnols et ainsi éviter que la Bromadiolone qu’ils ont ingérée rentre dans la chaîne alimentaire et cause la mort d’espèces non-cibles.
La découverte de cadavres d’animaux non cibles (renards, hermines, belette…) doit être impérativement signalée à la préfecture et à l’OVS.
Chapitre 4 : Traçabilité et utilisation des produits contenants de la Bromadiolone
L’OVS enregistre les informations concernant toute les ventes de Bromadiolone (quantité, date, renseignement sur l’agriculteur, taux d’infestation…) et les tiens à disposition de la DRAAF. Ces informations remontent à l’OVS grâce à la fiche de suivi à retourner impérativement avant chaque traitement.
Les agriculteurs doivent noter chaque traitement dans leur registre phytosanitaire.
Chapitre 5 : Information au public
L’OVS prend un avis de traitement qui ne doit pas excéder un mois et en informe les services de l’État ainsi que les associations environnementales. Cet avis doit être affiché en mairie.
Bilan des actions menées en Corrèze sur 2016 ; avancée du plan d’action régional
Dans le cadre de cet arrêté, la FREDON Limousin, OVS dans le domaine végétal depuis l’arrêté du 31 mars 2014, a présenté un plan d’action au préfet le 29 juin 2016 lors du Comité régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CROPSAV). Celui-ci est paru au recueil des actes administratifs le 17 décembre 2015. Il organise la lutte autour de différents axes :
1. Coordonner les actions
2. Détecter, surveiller, observer
3. Communiquer et informer
4. Former, expertiser, conseiller, animer
5. Raisonner la lutte et protéger l’environnement
6. Distribuer les produits à base de Bromadiolone
Depuis le début de l’année 2016
Le travail des conseillers de la FREDON depuis le début de l’année 2016 a permis de mettre en place ce plan d’action à travers :
- 7 réunions d’information sur la mise en place de méthodes alternatives et les risques par rapport aux espèces non-cibles.
- 4 réunions pour la création de collectif en arboriculture, au cours desquelles ont été présentés les aménagements possibles et une gestion collective du ravageurs (aménagements proposés à l’échelle de trois ou quatre vergers voisins).
- 2 journées de démonstration de Rodénator avec à la clé la location pour utilisation du Rodénator de la FDGDON de Corrèze.
- 2 journées de démonstration du Myodox. C’est un nouveau produit dans la lutte contre le campagnol. Il s’agit de dioxyde de carbone présenté sous sa forme solide (glace à -79,5 °C). Ce produit bénéficie d’une AMM dérogatoire jusqu’au 13 octobre 2016 (qui sera peut-être prolongée).
- La participation à 2 reportages télévisuels (France 3 Limousin et France 3 Pays de Corrèze).
- La parution de 2 articles dans la presse écrite agricole de chaque département.
- 6 assemblées générales de GDON (groupements cantonaux).
- La prise de 26 avis de traitement a permis aux agriculteurs de pouvoir utiliser des appâts aux bons moments et de sécuriser l’emploi de la Bromadiolone.
- 40 jours d’expérimentation de différentes méthodes de lutte sur une exploitation mixte élevage/arboriculture à Saint-Pardoux-Corbier.
L’arrêté préfectoral de lutte obligatoire
Suite à une forte problématique sur le secteur de Saint-Privat, le préfet de Corrèze a pris un arrêté de lutte obligatoire pour les trois communes suivantes : Saint-Privat, Rilhac-Xaintrie, Saint-Julien-aux-Bois.
Cet arrêté qui a débuté le 16 août 2016 et qui prendra fin le 31 décembre 2017 oblige les agriculteurs à un certain nombre d’actions.
La FREDON propose aux agriculteurs de signer des contrats de lutte afin de les accompagner au mieux dans leur démarche de lutte. Il s’agit d’un diagnostic de départ fait sur l’exploitation. Suite à ce diagnostic le conseiller de la FREDON propose un plan d’actions à mettre en place sur l’exploitation, et en assure un suivi régulier (une ou deux fois par an). Le professionnel ayant souscrit ce contrat peut ensuite prétendre se faire indemniser jusqu’à 75 % des moyens de lutte engagés grâce au FMSE (Fond de mutualisation sanitaire et environnemental).
Contact : Pour plus d’informations ou connaître les services de la Fredon Limousin : 05 55 04 64 06 ou www.fredon-limousin.fr