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« Le mouton est le seul ruminant qui ne supporte pas la médiocrité »

Entre inquiétudes et mobilisation, le président du Syndicat des éleveurs de moutons de l’Allier, Patrice Abdalla fait le point sur la filière.

La production ovine, souvent méconnue, a des atouts : « elle présente avant tout une bonne rentabilité et un retour rapide sur investissement grâce à un cycle de production court et des besoins en capitaux modérés ».
La production ovine, souvent méconnue, a des atouts : « elle présente avant tout une bonne rentabilité et un retour rapide sur investissement grâce à un cycle de production court et des besoins en capitaux modérés ».
© L’ALLIER AGRICOLE

Les avantages de la filière

Une rentabilité rapide. La production ovine, souvent méconnue, a des atouts : « elle présente avant tout une bonne rentabilité et un retour rapide sur investissement grâce à un cycle de production court et des besoins en capitaux modérés et s’adapte très bien à un système mixte. ».

Une image positive. La filière ovine française souhaite doubler sa production de viande biologique (11 % des brebis contre 5,5 % aujourd’hui) et de viande sous Label Rouge ou IGP (30 % contre 15 % aujourd’hui). « Nous bénéficions d’une bonne image auprès du consommateur en matière de respect de l’environnement et du savoir-faire français reconnu ». La démarche de qualité permet d’ores et déjà de sécuriser la filière.

Technicité et pénibilité. « C’est un des atouts et des inconvénients de notre filière », explique Patrice Abdalla. Côté coût des installations, l’éleveur peut s’en sortir avec de moindres frais. Mais, le travail technique est est chronophage et nécessite d’être innovant « d’où l’intérêt de partager ses expériences. Personnellement, j’ai beaucoup travaillé sur le volet ergonomique ; car le travail avec les ovins nécessite beaucoup de manipulations et donc une bonne forme physique ; il ne faut pas nier le volet pénibilité ». À Yzeure, Patrice Abdalla a ainsi fabriqué lui-même un couloir de traitement, un quai de chargement: « on a fait ça avec un peu de matériel et beaucoup d’huile de coude  pour réduire les frais au maximum ainsi que la pénibilité ». L’accompagnement technique des exploitations devrait être renouvelé ces prochaines années. Un gros travail est fait sur la mutualisation des ressources, l’intégration accrue des leviers de la génétique, l’interopérabilité des données et l’usage des logiciels de gestion de troupeau et de prévisionnels de sorties d’agneaux…

Favoriser la génétique. La filière ovine mise sur un levier notable de développement, la génétique. « L’Allier en la matière n’a rien a envier à ses voisins ; nous sommes le premier département en nombre d’éleveurs sélectionneurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes : 28 sélectionneurs pour 5 races herbagères dominantes ».

Des inquiétudes aussi

La sécheresse a encore plus affecté les éleveurs ovins. « Le mouton est le seul ruminant qui ne supporte pas la médiocrité. Sur des races très herbagères comme le Texel, l’Ile de France,  le Charollais, la sécheresse a eu des effets catastrophiques. Les risques de perte de prolificité et de fécondité sont énormes… Ce sont trois ans de travail qui sont mis en danger ». L’adaptation doit être constante. Sur son exploitation, il teste donc l’implantation d’une race rustique.

Le saviez-vous ?

L’Allier est le premier département en nombre d’éleveurs sélectionneurs de brebis de la région Auvergne-Rhône-Alpes. 28 sélectionneurs pour huit races.



Encore fragile. La consommation d’agneau continue de baisser ; « mais au sein du Corel Ovin Aura, nous travaillons en concertation avec le Conseil Régional pour investir la restauration  collective et de façon plus précise atteindre le jeune public.

En outre, nous avons retrouvé un peu d’air, notamment grâce à un plan triennal 2018-2020 d’aides de 500 000 euros par an qui a été acté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour soutenir la filière. Cette aide est importante pour notre département car nous étions exclus de plan en Auvergne depuis plusieurs années  ».

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