Le moins cher des aliments c'est l'herbe pâturée
La Chambre d'Agriculture de la Creuse (dans le cadre du PSHF et grâce au barème d'entraide 2014 du Limousin) a réalisé une étude pour évaluer et comparer les coûts de l'herbe lorsqu'elle est pâturée ou récoltée, soit en ensilage, soit en enrubannage, soit en foin. Il s'avère que l'herbe pâturée est de loin l'aliment le plus économique, une bonne gestion du pâturage permet donc de baisser les coûts de production.
L'herbe pâturée
Pour évaluer le coût de l'herbe pâturée, les postes suivants sont pris en compte : l'amortissement des clôtures, la fertilisation, l'entretien calcique, l'amortissement de l'implantation de la prairie, la fauche des refus et l'ébousage. Pour un rendement annuel de 7 tonnes de matière sèche par hectare, le coût de l'herbe pâturée s'élève à 20 euros par tonne de matière sèche.
L'herbe enrubannée, ensilée ou récoltée en foin
Les coûts sont calculés pour un rendement de 5 tonnes de matière sèche par hectare. Sont pris en compte : la fertilisation (épandages et engrais), les frais de récolte, (amortissement du matériel, carburant, bâches, film, filet), sans oublier l'amortissement de l'implantation de la prairie. La tonne de matière sèche d'enrubannage revient à 81 euros, la tonne de matière sèche d'ensilage revient à 57 euros et celle de foin à 55 euros.
Des économies réalisables conséquentes à l'échelle d'une exploitation
Une ration exclusivement à base d'herbe pâturée revient à 0,34 euros pour le couple vache/veau. Pour nourrir ce même couple avec du foin, une complémentation de 5 kg de concentré est nécessaire pour obtenir une ration iso-énergétique. Cette ration à base de foin coûte 1,57 euro.
À l'échelle d'une exploitation de 100 vaches suitées, une augmentation de 10 jours de la durée de pâturage se traduit par une économie de 1 230 euros.
L'herbe pâturée est donc bien l'alimentation la plus économique. La mise en place de pâturage tournant et son pilotage avec les sommes de températures sont les outils incontournables pour bien exploiter le potentiel de production des prairies.