« Le marché du vivant : une passion depuis toute petite »
Lorine Delcros, bien connue de nombreux jeunes agriculteurs puisqu'elle a travaillé au bureau des Jeunes Agriculteurs, a décidé, à son tour de franchir le pas et de s'installer sur la ferme familiale.
Depuis le 1er janvier 2023, Lorine Delcros a donc rejoint la cohorte des jeunes agriculteurs lozériens installés. Elle a choisi la ferme familiale, constituée en Gaec de son papa, Philippe Delcros, et de son oncle Gérard Delcros (le frère de Philippe).
Cette ferme accueille donc désormais sa troisième génération d'agriculteurs en son sein, avec toujours la même production : des Aubrac purs en allaitant. Inscrits à l'UPRA Aubrac, les éleveurs se sont concentrés sur le marché de la reproduction, majoritairement les femelles et quelques reproducteurs mâles. « Le reste part en circuit classique pour l'Italie ».
S'occupant d'un troupeau de 85 mères, les associés du Gaec se passionnent pour la génétique des Aubrac, avant tout. Lorsque le grand-père de Lorine Delcros s'installe, il est en pleine période dite de « la relance Aubrac », à laquelle la famille décide de participer. Race en voie de disparition dans les années 1960, quelques agriculteurs décident de braver la diminution du cheptel et de faire remonter la pente à cette race rustique, adaptée aux plateaux venteux de l'Aubrac. Des primes sont alors distribuées aux éleveurs qui acceptent d'élever des Aubrac purs. La famille Delcros, une fois lancée, ne s'arrête plus et transmet sa passion de génération en génération. « Notre principe, c'est que tant qu'on arrive à valoriser nos femelles Aubrac, tant qu'on arrive à les vendre pour la reproduction, on ne cherche pas à faire du croisement », détaille Lorine Delcros. « L'un dans l'autre, on arrive à obtenir de bons prix de vente ». Valorisé pour la vie, leur troupeau est jeune, avec une moyenne d'âge de 6 à 8 ans, même si « on est trop sentimentaux, s'amuse Lorine Delcros. Nos femelles qui produisent bien, on les garde, on a du mal à s'en séparer ».
Au niveau génétique, les éleveurs ont principalement travaillé sur le critère du lait, la conformation des animaux notamment pour les vêlages et le calme des bêtes, « pour se rapprocher des critères de race ». Un critère de comportement qui plaît à leurs clients et pour lequel ils sont reconnus. « Dans nos bâtiments en travée, nous manipulons beaucoup nos animaux donc nous avons besoin d'animaux calmes ». Et si leurs clients sont principalement du Cantal, de l'Aveyon et de la Lozère, depuis quelques années, les éleveurs viennent de toute la France chercher des animaux à Albaret-le-Comtal.