Le Limousin souhaite donner un nouvel élan à la méthanisation
Le Préfet de Région, le président du Conseil régional et la directrice de l’ADEME ont signé le 12 décembre une convention pour le développement de la méthanisation en Limousin. Dans les années à venir, un objectif total de création d’une vingtaine de méthaniseurs est évoqué.
Contrairement à d’autres pays européens et notamment à son voisin l’Allemagne, la France peine à développer la méthanisation. Malgré les incitations de l’État, les freins économiques et réglementaires restent encore aujourd’hui trop prégnants. Les objectifs affichés dans le Plan Énergie, Méthanisation, Autonomie Azote sont ambitieux : de 300 unités, le pays souhaite passer à 1 500 à l’orée 2020. La production d’électricité et de chaleur à partir de biogaz devra quant à elle être multipliée par quatre. Jusqu’en 2011, des appels à projets nationaux lancés au titre du Plan de performance énergétique ont permis de soutenir la mise en œuvre de nombreux projets. En Limousin, sur les cinq unités déjà créées, trois ont bénéficié de ces financements : le Gaec de la Salle, le Gaec Bataillon et le Pôle de Lanaud. En 2012, dans le cadre de l’élaboration du Schéma régional climat-air-énergie (SRCAE), la Région Limousin a réaffirmé que le développement de la méthanisation était un objectif majeur. Une étude identifiait alors sur le territoire régional six bassins au potentiel suffisant pour permettre l’installation de méthaniseurs. Ces bassins représenteraient un gisement méthanisable de 4,2 à 4,8 millions de mètres cubes de méthane soit une production de plus de 40 000 MWh de gaz. Un nouvel appel à projet « méthanisation à la ferme » a par ailleurs permis de recueillir, cette même année, 60 dossiers de candidature et de retenir parmi eux huit projets. En cette fin 2014, l’État, la Région Limousin et l’ADEME ont souhaité aller plus loin dans leur engagement pour le développement de la méthanisation en signant une convention. Les partenaires s’engagent à mettre en place un comité régional associant de nombreux acteurs parmi lesquels la Chambre régionale d’agriculture. Ce comité aura entre autres pour missions d’établir une feuille de route régionale, de coordonner les plans d’actions et d’accompagner les projets repérés. D’un point de vue financier, la méthanisation à la ferme sera accompagnée dans le cadre du Programme Régional de Développement Rural avec une enveloppe FEADER de 3 millions d’euros. Les projets collectifs et territoriaux bénéficieront pour leur part d’1 million d’euros mobilisés sur les crédits du programme Initiative régionale pour la croissance et l’emploi (IRCELIM). Relèvement des tarifs de rachat d’électricité, soutien technique et financier, la volonté des différents acteurs régionaux et nationaux de développer la méthanisation est réelle. Toutefois, la complexité et les délais de mise en œuvre d’un projet dans un contexte économique mouvant risquent d’en décourager certains.