Le gouvernement enterre l’accord UE-Mercosur, assurent les syndicats
« Le Premier ministre a dit que ce gouvernement ne signera pas l’accord avec le Mercosur », a déclaré le président des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, à l’issue d’un rendez-vous avec Édouard Philippe le 3 décembre. Cette réunion se tenait conjointement avec la FNSEA dans le prolongement des mobilisations syndicales de cet automne. D’après M. Vandaele, le chef du gouvernement « a été très clair » sur le refus de l’accord de libre-échange avec le Mercosur et aurait déclaré que « ce n’est plus un sujet de discussion. » Une position confirmée par le cabinet du ministre de l’Agriculture.
Le 26 août, en pleine polémique internationale sur les incendies en Amazonie, le président de la République Emmanuel Macron avait déjà indiqué qu’il refusait de signer cet accord « en l’état ». « Le texte n’est pas suffisant, il n’apporte pas les garanties que je voulais », expliquait-il alors, citant notamment « les règles de contrôle » et surtout « le respect des engagements climatiques » de l’accord de Paris. Ces mêmes arguments auraient justifié le refus désormais définitif de l’accord UE-Mercosur, d’après M. Vandaele.
Après vingt ans de négociations, l’accord entre l’UE et le Mercosur avait été conclu le 28 juin par la Commission européenne. Il prévoyait notamment d’importants contingents d’importations de viande de bœuf, de volaille et de sucre. Lors de la série de mobilisations qui a émaillé cet automne, la FNSEA et les JA demandaient notamment « un refus des accords commerciaux internationaux comme le Ceta et le Mercosur qui ouvriront la porte à une alimentation que nous ne voulons pas ».