Ex Toury
Le Glac et la fromagerie Dischamp ont confiance en l’avenir
Les repreneurs de l’entreprise ont affiché leur optimisme sur le stand de la Société laitière des Monts d’Auvergne Jeudi dernier, Jean-Luc Dischamp, directeur général de la fromagerie Dischamp, et Pierre Blanchier, directeur du Glac (groupement des laiteries coopératives) ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur la reprise du groupe Toury

Jeudi dernier, Jean-Luc Dischamp, directeur général de la fromagerie Dischamp, et Pierre Blanchier, directeur du Glac (groupement des laiteries coopératives) ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur la reprise du groupe Toury. Souriants et visiblement sereins, les 2 dirigeants ont tiré un premier bilan de cette reprise qui a redonné confiance tant aux fournisseurs qu'aux clients et au personnel. Pour relancer l'entreprise, ils ont réorganisé l'activité et ont rénové les usines. L'activité « collecte de lait » des 850 producteurs, jusqu'alors répartis entre 6 acheteurs est désormais regroupée au sein d'une seule entité : la Société laitière des Monts d'Auvergne SAS. La transformation de lait collecté est réalisée par deux sociétés distinctes. Pour le lait liquide et les jus de fruits, a été créée une société d'intérêt collectif comprenant les sites de transformation de Theix, Mérinchal et Quintin et dans laquelle le Glac est majoritaire. La transformation fromagère est assurée par la Société nouvelle laiterie de la Montagne SAS, dont l'actionnaire unique est la fromagerie Dischamp. Elle concerne les usines de Saint-Nectaire pour la production de fromage St-Nectaire et de Bourianes pour la production de fromage Cantal.
Jean-Luc Dischamp a ajouté que pour rendre les entreprises compétitives, un plan d'investissement par site a été élaboré après avoir relevé de nombreux retards d'entretien et d'investissements en locaux et matériels. 1,2 million d'euros d'investissements ont été programmés sur les sites de Bourianes et de St-Nectaire pour 2008 (notamment en machines d'emballage car le fromage frais emballé est en progression dans les linéaires par rapport aux rayons à la coupe qui disparaissent), et 5 millions ont été programmés sur 3 années sur le site de Theix (dans le Puy-de-Dôme).
D'autre part, tous les producteurs de lait directs ont été payés ainsi que 80 % des producteurs indirects. «Il ne reste que quelques conventions à signer avec l'administrateur judiciaire pour clore le dossier » a précisé Jean-Luc Dischamp.
Autre engagement significatif, l'ensemble du personnel est conservé avec des CDD transformés en CDI et les contrats d'intérim en CDD. Rejetant le système de gestion du personnel en place, qualifié par Pierre Blanchier « de dépassé et d'un autre siècle », des comités d'entreprises seront prochainement élus.
Les prix remontent
Après cette présentation, les deux dirigeants ont commenté la conjoncture actuelle et la remontée du prix du lait payé aux producteurs. Après 5 années de baisse continue, la conjoncture s'améliore. « Heureusement que la situation s'inverse. Les producteurs doivent retirer un revenu décent pour continuer à produire. Au 4e trimestre, le prix doit augmenter de 20 % par rapport au 4e trimestre 2006 et il devrait encore progresser de 30 % au 1er trimestre 2008 par rapport au 1er trimestre 2007 » a précisé Pierre Blanchier. Autre nouveauté, la matière grasse tant décriée ces dernières années est enfin valorisée et devient une matière première rare sur le marché. Les stocks de beurre sont limités et on assiste à une pénurie en Europe. Jean-Luc Dischamp a expliqué que les clients n'auront pas tous les quantités demandées faute de matières premières. « La gestion de la production est un véritable problème et on entre dans une logique dérégulée avec des fluctuations importantes et difficiles à maîtriser. » Néanmoins, face à cette hausse, les prix à la consommation devraient s'en ressentir mais selon Pierre Blanchier les produits laitiers ne représentent que 1,8 % du revenu des ménages.
Lactalis en cassation
Les dirigeants ont commenté le pourvoi en cassation déposé par Lactalis qui s'est vu par deux fois refuser en justice la reprise du groupe Toury. MM. Dischamp et Blanchier sont confiants, car, selon leurs propos, «cette action ne présente aucune réelle possibilité d'aboutir, Lactalis n'ayant pas qualité de se pourvoir en cassation. Le pourvoi serait donc irrecevable».