Aller au contenu principal

« Le fruit d’une philosophie de travail de plusieurs années »

Le domaine de Bellevue est une exploitation viticole familiale. Il vient d’être certifié HVE. Rencontre avec son directeur, Jean-Louis Petillat.

© AA

Cest une véritable saga familiale qui a façonné le domaine de Bellevue. Situé sur la commune de Meillard, il a été repris par la famille Petillat en 1920. Au départ, c’était une simple exploitation en polyculture-élevage qui a évolué, au fil des générations, vers la culture de la vigne comme l’explique Jean-Louis Petillat, le directeur d’exploitation : « Mon arrière grand-père et mon grand-père ont commencé à planter quelques plants de vignes dès 1922. À partir des raisins produits, ils ont alors commencé à vinifier et embouteiller quelques bouteilles. Une période où le renouveau du vin de Saint-Pourçain commençait à s’installer. Mon père a alors pris le flambeau et décidé de se consacrer exclusivement à la culture de la vigne en abandonnant la production de céréales dont les terrains qu’elle occupait, n’étaient, d’ailleurs, pas très propices à celle-ci ». Quelques bovins charolais pâturaient encore sur quelques parcelles. Ils disparaîtront progressivement après l’installation de Jean-Louis Petillat en 1982 lorsqu’il rejoint la structure familiale. Le développement du domaine viticole prend alors un coup d’accélérateur à partir de 1987 lorsque Jean-Louis décide de se consacrer uniquement au développement de vins rouge, blanc et rosé. Ses parents désormais à la retraite, c’est son épouse, Chantal, qui le rejoindra en s’associant avec lui.

En 2014, le couple décide de vendre le domaine de Bellevue. Un choix qu’explique Jean-Louis Pétillat : « Avec mon épouse, nous avons deux filles. Aucune ne souhaitait reprendre l’exploitation.

Nous avons donc décidé de la vendre à Véronique et Jacques Gautier. Un couple d’entrepreneurs spécialisé dans la sélection, la production de semences potagères pour les professionnels. Installés à Eyragues, une commune du département des Bouches-du-Rhône, Véronique et Jacques sont avant tout des passionnés de l’esprit vigneron ». Jean-Louis Petillat, lui, souhaite poursuivre son activité et devient responsable de la production.

Sortir des sentiers battus

Le domaine de Bellevue s’étend sur environ 22 hectares. Des parcelles en majorité situées sur la commune de Meillard mais aussi sur celle de Châtel-de-Neuvre. Des terrains constitués d’un sous-sol de granit, de sable et de gravier permettant la production de raisins à la base de vins rouges, blanc et rosé AOC de qualité. Depuis quelques années, Jean-Louis Petillat produit aussi un vin sans appellation, associé au parfum de framboise : « C’est une production traditionnelle qui est née d’une rencontre avec un producteur local de framboises. Après plusieurs essais nous avons mis au point le bonne formule ». Une production qui a permis au domaine de Bellevue de sortir des sentiers battus en s’inscrivant dans une véritable démarche de création.

La reconnaissance d’un travail de plusieurs années

Depuis quelques mois, l’exploitation de Jean-Louis Petillat a été certifiée HVE. Une reconnaissance avant tout du travail accompli : « Depuis de nombreuses années déjà, nous pratiquons la culture raisonnée sur l’ensemble du domaine.

Le désir de préserver l’environnement en limitant les quantités d’intrants nous anime. Jacques Gautier et son épouse étaient aussi convaincus  par cette vision des choses. Nous avons donc décidé de nous inscrire dans la démarche pour véritablement savoir si notre exploitation était bien conforme aux critères attendus ». Une certification qui, en 2020, a donc confirmé les bonnes pratiques mises en place sur les parcelles de vignes de la propriété.

Une démarche qu’ils souhaitent amplifier en augmentant encore le niveau d’exigences sans, toutefois, basculer vers l’agriculture biologique. Jean-Louis Petillat s’explique : « Nous sommes sur une exploitation en culture conventionnelle. Nous ne sommes, bien sûr, pas fermés à ce type de culture mais, selon moi, nous n’avons pas encore toutes les réponses aux problèmes techniques qui y sont liés. Il faut, en revanche, s’en inspirer, et, qui sait, ce sera peut-être la marche d’après ! ».

Une clientèle sensible

Une certification HVE dont il est encore trop tôt pour en connaître les effets mais qui va, selon Jean-Louis Petillat, dans le bon sens : « Notre clientèle est de plus en plus sensible aux questions environnementales. Nous devons nous y adapter et répondre à leurs attentes. La certification HVE demande à être reconnue et cela passe par plus de communication. Aujourd’hui ce sont nos clients professionnels qui remarquent ce logo que nous apposons sur nos bouteilles. Pour eux c’est un gage de garantie, de qualité du produit qu’ils pourront proposer à leurs clients ». La certification HVE est valable trois années.

Une démarche s’inscrivant pleinement dans le plan de développement pour le vignoble de Saint-Pourçain 2018-2021 et que compte poursuivre l’équipe du domaine de Bellevue.


Les plus lus

Les associés du Gaec de la Cartalade avec Emmanuel Grange de chez DeLaval devant les 3 robots fraichement installés.
3 robots de traite nouvelle génération pour gagner en souplesse de travail

À Mercoeur, les 5 associés du Gaec de la Cartalade ont fait le choix de traire un troupeau de 150 vaches montbéliardes à…

vaches de races limousines dans un pré.
Aide au vêlage : 200 € par vêlage financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Destinée à encourager la recapitalisation du cheptel bovin viande dans la région, cette aide au vêlage ouvrira à partir de…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

vaches charolaises dans un pré.
Provision élevage : Comment les éleveurs peuvent bénéficier de cette mesure fiscale obtenue par le syndicalisme FNSEA-JA ?

La nouvelle provision élevage, déductible du résultat imposable, peut permettre aux éleveurs bovins d’économiser, dans les…

Un groupe de personnes au milieu de véhicules de pompiers.
Photographie, le quotidien mis en scène

Le jeune photographe cantalien, Dorian Loubière, poursuit sa série de mises en scène des années 1950. Dernière prise de vue,…

Dissolution de Gaec : quand les associés ne font plus société

Le nombre de dissolutions de Gaec pour cause de mésentente est en légère augmentation. S’ils font parler, ces cas restent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière