Le Cantal, premier sur les rangs de la contractualisation régionale
La grande Région a “réservé” 128 millions d’euros pour le Cantal sur la période 2016-2021. Un engagement jugé historique pour certains, déjà relativisé par l’opposition départementale.
Laurent Wauquiez a dévoilé la semaine dernière le Pacte régional pour le Cantal avec une enveloppe de près de 128 millions d’euros consacrée au département sur la période 2016-2021. C’est un peu Noël à Pâques et presque trop beau pour être vrai...
Vincent Descoeur : “C’est de toute évidence une excellente nouvelle. C’est l’aboutissement de plusieurs semaines de travail et la concrétisation d’un engagement pris par le président de la Région. Ce n’est pas une surprise : si je m’étais engagé aux côtés du candidat Wauquiez, c’est que j’étais pleinement confiant dans son programme et son ambition affichée tant pour l’Auvergne que pour les territoires et départements périphériques comme le nôtre. Il ne faut cependant pas lire ce Pacte comme la confirmation du bien-fondé des grandes Régions. Aux partisans de la loi Notre qui ne manqueront pas de railler : “On vous l’avait bien dit, la grande Région c’est formidable”, je réponds que ce n’est pas notre représentation arithmétique au sein de ce grand exécutif qui nous vaut ce Pacte inédit, mais notre proximité avec son président. J’ai misé sur cette proximité pour la mettre au service du Cantal et de ses porteurs de projet. D’autres proximités annoncées n’ont pas produit les mêmes effets... Le Cantal ne fait clairement pas partie du G7 de la grande Région. Je suis d’ailleurs revenu très préoccupé des premières réunions avec mes collègues des douze autres départements dont les considérations sont bien différentes des autres. Par exemple, sur le volet économique, la question posée est “comment participer à une agence régionale pour que la Région continue à être présente dans les clusters en Isère, dans les Savoie... avec des unités qui, pour eux, sont de l’ordre de 10 M€ voire 100 M€... Cela conforte la nécessité de ce Pacte avec l’idée, dans un contexte d’arbitrages financiers auquel les Régions n’échappent pas, d’être les premiers, de mettre le pied dans la porte pour que l’engagement du président de Région envers le département fasse partie des actes de 100 premiers jours avec des mesures très clairement réservées au Cantal. Et une vraie révolution : le retour du Conseil régional sur les routes. Un désenclavement routier sur lequel la précédente Région n’a pas mis un euro depuis plus d’une décennie, considérant que le salut du Cantal ne passerait pas par là !”
Concrètement, quels seront les principaux axes de ce Pacte ?
V. D. : “Le désenclavement routier, qui constitue un vrai bonus, avec 44 M€ qui viendront en relais de l’investissement du Département sur trois grandes opérations : le raccordement de l’A75 via Saint-Flour depuis Murat ; l’axe Aurillac-Mauriac-Ydes-A89 ; la liaison RD120-RN122 qui viendra compléter le contournement d’Aurillac. Et puis, avant même la clause de revoyure de l’actuel contrat de plan État-Région (CPER), nous avons un accord de principe de la Région pour participer au financement d’études sur la RN122 sur la partie sud vers Maurs et les agglomérations de Vic et Polminhac, à hauteur de 10 M€. Ce volet des routes, au-delà de son utilité majeure pour les Cantaliens, est aussi salutaire pour les entreprises locales. Si le projet de la RD120 vers la Corrèze avait bénéficié d’un tel cofinancement de la Région, on aurait préservé notre capacité d’investissement. Il faut aussi noter que l’effort de la Région sur la ligne aérienne va être accentué.”
Et en matière économique ?
V. D. : “Ce sont 78 M€ qui vont être fléchés vers l’économie cantalienne, dont un important volet pour l’agriculture, mais aussi l’industrie, le commerce, l’artisanat, sachant qu’il reste encore un travail technique à réaliser en lien avec les consulaires, notamment sur les crédits Feader. L’objectif est bien de “réserver” des crédits spécifiques aux projets cantaliens en sus des aides sectorielles de la Région. Il y a aussi toute la question du tourisme, avec un soutien de la Région au site de Caleden, du Lioran et une ouverture plus large sur les grands plans d’eau de Garabit et Saint-Étienne-Cantalès. Avec également la confirmation de la présence du Conseil régional sur différentes manifestations, le festival Éclat, mais aussi des sujets neufs introduits : le festival des Hautes-Terres, le Stade aurillacois, les Étoiles du sport... Enfin, il y a un engagement fort sur l’enseignement universitaire, avec un soutien de l’ordre de 2 millions d’euros pour être prêt à accompagner la création d’un troisième département à l’IUT d’Aurillac.”
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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