Tabac
Larsen entre les planteurs de tabac et leur coopérative
Les planteurs de tabac du Puy-de-Dôme règlent leurs comptes avec la coopérative Perigord Tabac à qui ils reprochent une série de dysfonctionnements et un manque de concertation locale.

Ambiance tendue la semaine dernière à l'assemblée générale du syndicat des planteurs de tabac Auvergne Bourbonnais(1). Les adhérents ont saisi l'occasion de la présence du président de Perigord Tabac, Jacques Beaudouin et de son directeur, Didier Ther, pour demander « des comptes » quant à la gestion de certains dossiers internes à coopérative. Le premier d'entre eux tient au suivi de la politique d'aide mise en place en 2008 par Perigord Tabac, visant à encourager le développement de la production. Malgré un contexte 2008 peu propice, le syndicat s'est engagé dans cette démarche l'année dernière : huit nouveaux planteurs se sont installés et d'autres ont conforté leur atelier tabaculture. Mais les producteurs regrettent amèrement le manque d'efficacité du service administratif de la coopérative dans le versement des paiements liés à ce dossier ; « ce dysfonctionnement a entraîné des difficultés de trésorerie pour les adhérents concernés » indique Jean Louis Duron.
Autre sujet, autre tracas : le président du syndicat a mis en évidence les problèmes de qualité des graines de la variété Burley 501, liés à la livraison de lots de semis « défaillants » en 2008. Des difficultés de germination sont apparues, « les plantations ont été catastrophiques ! » reconnaît Jean Louis Duron. Aggravée par une succession d'éléments défavorables : excès d'eau, faible ensoleillement, difficultés de séchage... la production a été en partie refusée « alors que la coopérative disait avoir des conditions d'achat pour du tabac humide ». Les adhérents parlent d'« injustice » : 23 % seulement des livraisons de Thuret ont été classées en catégorie A (qualité), contre 60 % sur d'autres zones. « Toutes les zones de livraisons ne sont pas logées à la même enseigne ! On se sent lésés ! » constate Jean Louis Duron.
Enfin, autre point de discorde entre les planteurs et la coop : l'annonce d'une restructuration au sein de Perigord Tabac. Après deux années de déficit, le conseil d'administration de la coopérative a donné mandat à son directeur d'élaborer un plan de restructuration. Celui-ci concerne l'ensemble du réseau technique. Les producteurs du Puy de Dôme s'inquiètent du devenir de leurs techniciens ; ils regrettent « le manque de concertation avec les administrateurs sur cette question». « Qui sera là demain pour nous conseiller sur la production?» lance une productrice de tabac. Réponse du président Jacques Beaudouin : « nous avons pris la décision de maintenir sur le Puy de Dôme l'équivalent d'un temps plein de technicien» L'engagement est pris ! Jean Louis Duron rappelle simplement que « les producteurs cotisent à leur coopérative et qu'ils sont en droit d'attendre en retour des services ».
(1)-Puy-de-Dôme, Allier, Haute-Loire