L’Aigoual fait de la résistance
L’observatoire du mont Aigoual est la dernière station météo de montagne habitée en France. Depuis plus de 120 ans, on y étudie le climat du massif de l’Aigoual.
Enneigé de novembre à avril avec des épisodes extrêmes dus à la confrontation permanente d’air méditerranéen et océanique, le sommet de l’Aigoual n’est sans doute pas propice à la vie humaine mais il est un site exceptionnel pour étudier et mesurer à l’abri de cette forteresse construite à la fin du xixe siècle (inauguration en 1894). L’endroit est l’un des plus arrosés de France, avec environ deux mètres de précipitation par an en moyenne, 240 jours de brouillard et des vents pouvant atteindre les 300 km/h. Pourtant, dans un observatoire des scientifiques effectuent des relevés météorologiques quotidiens depuis 120 ans.
Un observatoire dont la construction tient déjà de l’épique. Après de fortes inondations dans les vallées, notamment à Valleraugue une politique de reforestation voit le jour dans la seconde moitié du xixe siècle. C’est alors qu’un homme, Georges Fabre (1854-1911), conservateur des Eaux et des Forêts, prend conscience des dégâts causés par le déboisement en Cévennes. Le mont Aigoual est alors une montagne dénudée qui nécessite une reforestation antiérosive. Première barrière montagneuse que rencontrent les vents chauds et humides en provenance de la Méditerranée, le massif est aussi un point d’observation stratégique, malgré ses 1 567 mètres. Le projet de Georges Fabre de reboisement du massif de l’Aigoual s’enrichit avec un projet de centre scientifique au sommet des Cévennes pour les études et expérimentations. C’est ainsi que l’observatoire météorologique, forestier et agricole voit le jour. En raison de la rudesse du climat à 1 567 mètres d’altitude, la construction de l’observatoire prend sept ans, de 1887 à 1894. L’entrepreneur du chantier, totalement ruiné, terminera les travaux comme simple ouvrier. La construction est finalement inaugurée le 18 août 1894 et les premiers relevés débutent le 1er décembre de cette même année, sous la direction de l’administration des Eaux et forêts.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1418, du 13 juillet 2017, en page 16.