L'aide à l'alimentation animale entièrement déployée
Avec l'ouverture des volets destinés aux intégrateurs et aux Dom, l'aide à l'alimentation animale du plan de résilience est totalement opérationnelle. Les éleveurs ont à disposition trois enveloppes pour un total de 489 millions d'euros afin de les aider à absorber la flambée des matières premières.
Dans le cadre du plan de résilience face aux conséquences de la guerre en Ukraine, le guichet de l'aide à l'alimentation animale destinée aux intégrateurs a ouvert sur le site de FranceAgriMer le 20 juin. Troisième et dernier volet de l'aide à l'alimentation animale, ce dispositif doté de 166 millions d'euros est ouvert jusqu'au 8 juillet. Son objectif ? « Compenser une partie des surcoûts d'alimentation animale des exploitations agricoles, par l'intermédiaire des opérateurs de contrats d'intégration ou de contrats de production. » Les demandeurs de l'aide sont donc les émetteurs des contrats d'intégration, les organisations de producteurs (OP) ou encore les sélectionneurs-accouveurs (pour leurs élevages ou les producteurs avec qui ils ont un contrat). Dernière catégorie de demandeurs : les « entités juridiques ayant une activité d'élevage et étant propriétaires des animaux » quand celles-ci ne sont pas éligibles au volet « Éleveurs » du plan de résilience. À La Réunion, les intermédiaires sont les fournisseurs d'alimentation animale (provendiers), avec une enveloppe dédiée de 6,3 millions d'euros.
« Mieux calibré » pour les volailles de chair
« Lorsque les agriculteurs ne sont pas les bénéficiaires directs des paiements de l'aide [...], l'avantage économique de cette aide doit leur être intégralement transféré », rappelle la décision de FranceAgriMer. La réglementation européenne oblige les opérateurs à « documenter cette répercussion ». Mais « avantage économique » ne rime toutefois pas avec répercussion systématique de l'aide, car il existe plusieurs modèles d'intégration en filière volailles. Selon les cas, les éleveurs peuvent être propriétaires ou non des animaux, et acheter ou non l'aliment qui leur est destiné. Dans les différents systèmes, la rémunération de l'éleveur est généralement indépendante de la variation du prix de l'aliment, le risque étant supporté par le maillon suivant (organisation de producteurs p. ex.). Dans un tel modèle, les intégrateurs doivent « pouvoir prouver que la marge sur coût alimentaire des éleveurs ne varie pas », explique Yann Nédélec, directeur d'Anvol (interprofession des volailles de chair). Selon lui, l'interprofession est « satisfaite » de ce dispositif qui « permet de reconnaître la spécificité de la filière volailles ».