JA43
«L’agriculture, un métier qui fait vivre des hommes et des femmes…»
La présidente des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire, Laurine Rousset, analyse à chaud les propos du Ministre
de l’Agriculture dans son interview à la Presse agricole départementale.
La présidente des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire, Laurine Rousset, analyse à chaud les propos du Ministre
de l’Agriculture dans son interview à la Presse agricole départementale.
Parmi les nombreux sujets balayés par Julien Denormandie, dans son interview à la presse agricole, quelles sont les réponses du Ministre qui vous ont interpellée ?
Laurine Rousset : La première c’est sur la redéfinition de l’actif. J’espère que le Ministre a bien en tête que l’agriculture c’est un métier qui fait vivre des hommes et des femmes. Que l’agriculteur, c’est celui qui produit de l’alimentaire en quantité et en qualité pour nourrir la population, son rôle premier. C’est celui qui occupe les territoires, entretient les paysages et crée une dynamique économique. C’est celui qui maintient une vie sociale dans la campagne.
Et c’est à travers ce modèle qu’il doit être reconnu au titre d’actif. .
Que pensez-vous de ses réponses quant aux diverses questions autour de l’élevage ?
L.R. : J’ai noté plusieurs points. à travers les lignes, on sent que le Ministre est conscient que l’agriculture et en particulier l’élevage est victime d’agribashing. Il reconnait que les gens ne connaissent pas la réalité de notre métier «Tout le monde aime les animaux, beaucoup aime la viande, mais n’aime ce qui se passe entre les deux» dit-il. De même il veut combattre les mauvaises utilisations de termes comme «steack de soja»… Nous, nous attendons de l’état, qu’il rétablisse les vérités en condamnant fortement tous ces mouvements qui décrédibilisent notre métier et trompent les citoyens et les consommateurs. Car, à l’heure on l’on revient au manger local, je ne suis pas sûre que le «steack végétal» avec du soja importé réponde à ce critère
Sur la question des abattoirs -une question importante pour un département comme le nôtre avec une forte identité d’élevage- il va dans notre sens, en étant favorable au plan de relance. Il est bien conscient que les abattoirs de proximité sont essentiels pour maintenir les filières en place, et qu’il faut donc les consolider et les mettre aux normes.
Et sur le référendum pour les animaux, référendum d’initiative partagée ?
Sur le RIP son discours a changé. Il avait dit qu’il ne laisserait pas faire, et aujourd’hui il revient en arrière. La loi qui vient de tomber sur l’interdiction des animaux sauvages dan les cirques et des élevages de visons pour la fourrure, montre que certains ont tous les droits, y compris celui de mettre à mal la culture française, les traditions de notre pays. On mélange tout… C’est l’incompréhension pour moi.
Il est bien conscient du débat qui oppose les agriculteurs aux défenseurs de l’environnement et des animaux, d’un débat faussé et non-fondé, mais il ne fait rien pour le faire évoluer.
Sur la PAC et les aides spécifiques ?
L.R. : Point positif, Il se dit attentif à ce que la PAC ne soit pas complexifiée…
Mais quand il dit s’intéresser de près à la situation difficile des céréaliers en zones intermédiaires, je souligne les difficultés croissantes que nous rencontrons sur les zones de montagne. L’ICHN est destinée à compenser les handicaps naturels rencontrés par les agriculteurs sur ces secteurs. Des handicaps aujourd’hui accentués par les changements climatiques et notamment les sécheresses à répétition et intempéries. L’ICHN, on en a besoin, c’est vital pour nous.