« L'agriculture est essentielle à notre souveraineté alimentaire »
Président et secrétaire général de la FNSEA 03
Ils ont été élus lors du dernier Conseil d'administration de la FNSEA 03 le 10 novembre dernier à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Leurs objectifs pour défendre et soutenir les professionnels agricoles du département de l'Allier.
Vous exercez la profession d'agriculteurs depuis de nombreuses années. Afin de mieux vous connaitre, pourriez-vous nous dresser le portrait de vos exploitations et les différents ateliers qui animent vos journées d'exploitants ?
Christophe Jardoux : Je suis installé depuis 1996 en Gaec avec mon frère sur une exploitation en polyculture-élevage charolais naisseur-engraisseur, sur les communes de Chamblet et Néris-les-Bains. Nous faisons vêler environ 220 vaches sur une surface de 450 hectares. Nous avons également un atelier d'engraissement porcin de 600 places, ainsi qu'un salarié présent pour nous épauler dans l'ensemble de nos tâches.
Geoffrey Rivaux : Je suis installé depuis 2005 sur la commune de Haut-Bocage en Gaec père-fils sur une exploitation en polyculture-élevage d'une superficie de 180 hectares comprenant 150 velages de races charolaise aubrac et salers.
L'engagement syndical, vous vous y êtes investis depuis longtemps déjà. Pourquoi avoir décidé de consacrer une partie de votre temps à cet investissement ?
C.J : Mon engagement syndical ne date pas d'hier, dès mon installation, j'ai été président cantonal au sein des jeunes agriculteurs pendant environ 2 ans et je suis très vite arrivé au Conseil d'Administration de l'UDSEA de l'époque sous la présidence de Michel Bonnefille. Mon baptême du feu fût les assemblées générales du GDS où j'officiais en tant que scrutateur avec Michel Labouesse, et croyez-moi, cela forge le caractère ! Au fil des années, j'ai pu m'investir de plus en plus pour devenir dans les années 2000 représentant pour la FNB. En 2015, à l'arrivée de Gilles Cabart à la tête du syndicat, j'ai occupé le mandat de Vice-Président ou j'ai pu l'accompagner sur nombres de sujets.
J'ai toujours pensé que la défense professionnelle était indispensable. On ne mesure pas à sa juste valeur tout le travail qui est fait, mais l'expérience m'a fait affirmer que lorsque nous ne sommes pas présents, il y'a toujours quelqu'un pour prendre les décisions à notre place, et bien souvent contre
nous !
G.R : Je suis arrivé au sein des Jeunes Agriculteurs en 2006, je suis passé par tous les postes, adhérent, administrateur départemental, président de canton, Vice-Président et enfin Président des jeunes agriculteurs de l'Allier de 2016 à 2020. Tout au long de ma présidence des JA, j'ai travaillé en étroite collaboration avec Gilles Cabart, c'était donc naturel qu'après mon mandat aux JA, je poursuive mon engagement à la FNSEA 03. D'autant plus parce que nous avons une vision commune de l'agriculture que nous voulons pour nos agriculteurs du département.
Quels seront vos objectifs de cette nouvelle mandature ?
C.J - G.R : Un des chantiers les plus importants qui nous attend est celui du renouvellement des générations. A titre d'exemple, la moitié du cheptel allaitant est détenu par des exploitants de plus de 55 ans. Notre travail est de faire en sorte que l'environnement économique soit propice à la reprise de ces exploitations. Tout notre travail sur la Pac afin qu'elle bénéficie toujours à notre département. La défense du revenu, tous nos efforts faits pour essayer de minimiser les contraintes environnementales, toutes nos actions de communication afin de montrer la réalité de nos métiers sont autant d'enjeux pour attirer des jeunes sur notre métier.
Gardez-vous espoirs dans la profession agricole ?
C.J - G.R : Plus que jamais l'agriculture est essentielle à notre souveraineté alimentaire. Tout le monde parle d'agriculture et de ruralité, et pourtant l'agriculture n'a jamais autant été attaquée. C'est dans ce paradoxe que nous trouvons la force de combattre toutes ces entreprises de démolition qui sont en oeuvre contre notre métier. Notre rôle n'est pas de s'apitoyer sur notre sort, mais bien au contraire de montrer que l'agriculture bourbonnaise a toute sa place dans l'économie de notre département.
Tant qu'il y aura des hommes et des femmes qui perpétuent notre métier, notre action sera nécessaire et indispensable pour que l'agriculture soit toujours représentée.