L'agneau de Lozère, une filière en conquête
Les 57 éleveurs faisant vivre l'IGP « Agneau de Lozère » ont de quoi se réjouir. Malgré la baisse de la consommation de viande à l'échelle nationale, la petite filière locale continue de séduire. Elle conquiert même des marchés hors de Paris, son débouché commercial historique. L'assemblée générale de l'association s'est tenue le 14 janvier à Mende, en présence de la préfète Valérie Hatsch.
Après deux années sans que le rendez-vous annuel des éleveurs n'ait pu se tenir, pandémie oblige, la joie de se retrouver s'est fait sentir. C'est avec un grand sourire qu'Olivier Maurin, le président d'Élovel, a ouvert l'assemblée générale de l'association représentant l'indication géographique protégée (IGP) « agneau de Lozère ».
Après un point sur les comptes, positifs, de ces dernières années, l'association a fait un état des lieux de la filière qui représente 57 éleveurs ayant produit 12 439 bêtes en 2021. Si la hausse générale des prix a touché les éleveurs qui ont, entre autres, subi la forte hausse du coût des produits alimentaires pour l'engraissement, Olivier Maurin s'est félicité de la bonne santé générale de la filière ovine. « En ce moment, le cours de l'agneau est au plus haut. Le prix moyen du kilo-carcasse de nos agneaux avoisine les huit euros (hors complément de prix), soit légèrement au-dessus du marché. L'enjeu, ça va être de stabiliser le cours à ce niveau-là », a-t-il annoncé.
« Un pari gagnant »
Si les agneaux lozériens continuent de séduire, c'est, à en croire Olivier Puech, directeur de la SA Languedoc Lozère viande chargée de la commercialisation, avant tout en raison du caractère « local » de la production. « Aujourd'hui, les consommateurs veulent connaître l'origine géographique et l'impact environnemental de ce qu'ils achètent. Avec l'IGP et notre production non industrielle, nous avons fait un pari gagnant », a-t-il assuré à l'assemblée. Si la consommation de viande ovine a diminué de 5 % en un an, et ce dans un contexte de baisse généralisée de la consommation de viande depuis dix ans*, cela ne semble pas se répercuter sur le bilan d'Élovel. Mieux encore, alors que le nombre d'éleveurs et la production restent stables, la filière s'empare de nouveaux marchés. « La part des agneaux vendus en dehors de la région parisienne - les boucheries de la capitale sont le point de vente historique des agneaux Élovel - est aujourd'hui de 30 % contre 10 % il y a deux ans », a affirmé Olivier Puech. Pour Olivier Maurin, c'est aussi le signe que la production est en train de se « relocaliser en Lozère » et qu'il faut « continuer à travailler dans ce sens » en recréant des points de vente locaux.
Autre enjeu pour les années à venir : susciter l'intérêt des jeunes pour la profession. Comme l'ensemble du monde agricole, les éleveurs ovins font face aux défis de la transmission. Pour y répondre, l'association vient d'embaucher une salariée chargée de mener des opérations de communication, telles que la réalisation de « vidéos-portraits » de jeunes récemment installés dans la filière.