Lacapelle-Del-Fraïsse : Vincent Duquesne à la conquête du septième art
Fils du vétérinaire de Lafeuillade-en Vézie, Vincent Duquesne est devenu comédien et revient aujourd’hui en Châtaigneraie tourner son premier métrage.
Jouer sur l’inattendu
Le film, qui devrait atteindre une quarantaine de minutes, sera tourné avec des moyens chiches : une petite caméra à main, deux seules personnes au son, des prises en lumière naturelle... Non pas que le jeune homme cultive ses racines auvergnates… Vincent Duquesne revendique ce choix d’une production minimaliste, épurée, loin de la débauche de moyens et d’effets devenue nouvelle religion dans le monde cinématographique. “Étant moi-même comédien, je me suis rendu compte que lors des tournages il y avait énormément d’attente du fait des contraintes de mise en scène, j’ai voulu renverser ça”, indique-t-il. Lui qui fait souvent référence à Pialat, préfère donc jouer sur l’inattendu, “l’accident”, l’expression, celle de ses acteurs qui doivent être capables d’incarner leur personnage, de porter l’histoire. L’histoire, celle de son premier métrage, c’est celle d’un groupe de copains, venus fêter un anniversaire autour d’une partie de guerre airsoft (une guerre virtuelle grandeur nature). Un jeu qui va vite tourner au drame... “J’ai voulu aborder la relation des jeunes aux armes à feu, montrer que la frontière entre virtuel et réel est mince, que ce genre de choses peut dévisser partout, y compris en milieu rural. Justement pour moi, c’était important de tourner ici, pour sortir des clichés de la violence, des armes dans les cités, les banlieues...”, explique le jeune comédien-scénariste. “Un jour, j’ai vu une petite fille qui choisissait dans une armurerie un fusil à pompe à billes avec sa grand-mère et, ayant participé moi-même à une guerre airsoft, j’ai été fasciné de constater avec quelles rapidité et facilité les règles éthiques et sociales établies volaient rapidement en éclat...”, expose celui qui a fait ses premières armes dans la troupe de Veinazès anim’. Un scénario qui tranche avec “Je cherche”, une création comique sur le désespoir féminin de la recherche amoureuse réalisée alors que Vincent Duquesne était encore locataire du Cours Florent et qui fut primée. “Très tôt j’ai fait des sketches, au début comiques, mais ce que j’aimais surtout c’était interpréter des personnages. Et puis un jour, une amie de ma mère m’a dit : “Tu feras ça plus tard”. Des propos prémonitoires qui vont interpeler le Cantalien qui va développer une véritable passion pour le cinéma et, comme beaucoup, partir tenter l’aventure à Paname. Devenu comédien, il attrape aussi le virus de l’écriture qu’importe son âge. “Artistiquement les gens me font confiance, les comédiens s’abandonnent quel que soit l’âge du réalisateur, estime-t-il. Pour l’instant je suis très heureux de faire mon premier film, je profite de chaque instant.” Objectif : que cette première réalisation lui serve de carte de visite et soit programmée dans des festivals et, pourquoi pas, à la télévision, sachant qui Vincent Duquesne a déjà en tête deux autres scénarios et de créer, un jour, son propre festival professionnel indépendant.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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