Agroalimentaire
L'abattoir d'Issoire deviendra-t-il départemental ?
Le Conseil département du Puy-de-Dôme entame une réflexion pour une possible reprise de l'abattoir d'Issoire, suite à l'arrêt d'activité du groupe Tinel.
Le Conseil département du Puy-de-Dôme entame une réflexion pour une possible reprise de l'abattoir d'Issoire, suite à l'arrêt d'activité du groupe Tinel.
Ce lundi, les conseillers départementaux puydômois ont voté à l'unanimité une délibération permettant au Département de récupérer la compétence abattoir que lui déléguerait la ville d'Issoire. Cette première étape fait partie d'un plus vaste projet en cours d'étude pour une possible reprise de l'abattoir yssoirien, par le Conseil Départemental du Puy-de-Dôme, et maintenir ainsi cette activité délaissée suite à la vente des magasins Tinel au groupe Despinasse (enseigne Grand Frais).
« Il faut aller vite » exige Lionel Chauvin, président du Département à la fois parce que l'outil à l'arrêt depuis plusieurs semaines, compte neuf salariés expérimentés, en attente de savoir s'ils doivent ou non espérer une reprise et parce que l'usine de métallurgie Constellium aurait le regard tourné vers l'abattoir et sa parcelle. « Le rachat ou non de l'abattoir passera en délibération au plus tard au mois d'avril. »
Le groupe Despinasse rachète les neuf magasins
C'est fin novembre que les bruits de la vente des neuf magasins Tinel se font entendre. Dès lors, la municipalité yssoirienne s'est inquiétée du devenir de l'abattoir multi-espèces qui jusqu'en 1992 était encore communal. Après les fermetures des abattoirs de Giat et de Clermont, « il était impensable » pour Lionel Chauvin de perdre « un outil structurant » supplémentaire. La perspective était d'autant plus inconcevable qu'un point majeur de la politique Départementale est de dynamiser le territoire sur l'autonomie alimentaire, le bien-être animal et la réduction des émissions de CO2. À cette réflexion s'ajoutent les PAT (Plan Alimentaire Territoriaux) qui ambitionnent de recentrer la production et la consommation localement pour la restauration collective ainsi qu'au sein des foyers puydômois. Le territoire est une terre d'élevage mais dont l'abattage désormais se réalise sur des sites éloignés des fermes (Brioude en Haute-Loire ; Lapalisse dans l'Allier) voire très éloignés (Ussel en Corrèze, Roanne et Saint-Étienne dans la Loire). L'outil yssoirien abattait entre 2 200 et 2 400 tonnes/an et avait une autorisation sanitaire de 5 000 tonnes.
Transfert de compétences
Le 20 février, la ville d'Issoire déléguera sa compétence abattoir au Département pour permettre d'entamer des études économiques et juridiques pour une éventuelle reprise.
« C'est ambitieux » admet Lionel Chauvin qui ne cache pas qu'il souhaiterait voir émerger « un partenariat public/privé (...) le travail d'un abattoir seul n'est pas rentable ».
Ce nouveau projet ne remet pas en cause le soutien du Conseil Départemental en faveur de l'abattoir d'Ambert. Lionel Chauvin ne s'interdit pas une réflexion plus globale à l'échelle départementale avec pourquoi pas un pôle viande en devenir.