La start-up attitude au service de remplacement
Le sixième congrès du service de remplacement France, à Guéret, a affirmé la volonté de s’engager vers un mutualisme de deuxième génération, adapté aux évolutions du monde agricole.
En employant la formule de start-up attitude, le président du service de remplacement France a dit beaucoup de ses intentions. Si les congressistes ont voté un manifeste dans la lignée du projet institutionnel adopté il y a 8 ans, les pistes de réflexion de l’organisation du futur ont été posées. Comme autant de petits cailloux vers des changements plus en profondeur. Lors de son discours de clôture, Julien Marre, président de la structure nationale, a dressé le constat de mutations agricoles de plus en plus rapides, une numérisation s’ancrant dans les fermes, et le danger de l’uberisation de la société qui n’épargnera pas le secteur agricole, avec des concurrents à bas coût sur le marché du remplacement.« Et nous dans tout ça ? Deux issues s’offrent à nous. La première possibilité est l’immobilisme. Sauf que le statu quo n’a jamais été dans nos gènes. La deuxième possibilité, c’est de nous adapter comme nous l’avons toujours fait depuis notre création. Devant ces nouveaux enjeux, il est de notre devoir d’organisation para-agricole, au service des agriculteurs de nous poser la question de notre évolution », exhortait Julien Marre. Les valeurs restent celles du service : « s’engager, consolider et cultiver. « Nous plaçons résolument l’agriculteur au centre de notre démarche », complétait le président. Ce nouveau modèle ne jettera pas aux orties les atouts de l’organisme, à savoir un maillage territorial fort garantissant une proximité d’actions, sans oublier la réactivité des services. Comment inventer ou faire évoluer en conservant ces fondamentaux ? Si le congrès de Guéret n’a pas tranché la question, le message d’une montée de la qualité du service rendu a été distillé. Julien Marre affichait sa volonté de « créer une offre différenciée, adaptée à la création de valeur ajoutée pour nos adhérents ». C’est bien un esprit mutualiste de deuxième génération qui semble en construction. « Notre modèle reste envié. Nous avons su construire un véritable laboratoire social du salariat à temps partagé en milieu rural. Nous avons indéniablement une longueur d’avance. À nous de savoir la conserver ».
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 2 juin 2016, numéro 1362.