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La recherche appelée à la rescousse

Mis en place en décembre 2015, le comité scientifique dédié à la lutte contre les campagnols terrestres a livré ses premières préconisations, jeudi dernier, lors d’une réunion organisée en préfecture à laquelle participait la profession.

Les membres du Comité scientifique ont exposé les enjeux de la lutte contre les campagnols terrestres à l’occasion d’une conférence de presse.
Les membres du Comité scientifique ont exposé les enjeux de la lutte contre les campagnols terrestres à l’occasion d’une conférence de presse.
© S. Chatenet

Près de trois heures d’entretien. C’est dire à quel point le sujet de la prolifération des campagnols terrestres est complexe. La première réunion formelle entre tous les acteurs concernés : État, collectivités, profession, recherche, formation, organismes divers, suite à la mise en place en décembre dernier, du comité scientifique portant sur la lutte contre les rats taupiers a permis de tracer des pistes d’action.
D’abord sur la forme, cette réunion avait pour ambition de faire valider par la profession la feuille de route proposée par les chercheurs, même si, comme l’a précisé la préfète coordinatrice de Massif et préfète du Puy-de-Dôme, Danièle Polve-Montmasson, « il n’est pas forcément évident de faire coïncider la demande légitime des agriculteurs de disposer de réponses rapides avec le temps nécessaire à la recherche ». Néanmoins, le programme esquissé lors d’une conférence de presse prévoit des axes de travail pour le court, le moyen et le long terme.
« En rassemblant toutes les études de recherche sur le sujet produites entre cinq et dix ans, trois pistes principales ont été identifiées », a expliqué Jean-Baptiste Coulon, président de l’INRA Auvergne-Rhône-Alpes.

Trouver une alternative à la bromadiolone
Premier piste, celle de l’empoisonnement. Une équipe de l’INRA de Lyon travaille actuellement sur un produit alternatif à la bromadiolone, qui, utilisé à haute-dose, a l’inconvénient de ne pas seulement détruire les campagnols terrestres mais d’autres espèces par le phénomène de chaîne alimentaire.
« L’idée est de mettre au point une molécule moins rémanente qui aurait un effet retard afin de ne pas déclencher la méfiance du rongeur face au nouvel appât », résume Yves Michelin, de VetagroSup.
Seconde hypothèse envisagée, celle de la contraception, pour limiter la prolifération des individus. Un enjeu de taille quand on sait qu’un couple de campagnols peut engendrer dans les six mois entre 100 à 120 congénères. Reste à trouver le moyen de leur faire ingérer de telles substances…
Enfin, l’utilisation des phéromones pour piéger les mâles est une piste ouverte.
Les chercheurs envisagent par ailleurs d’analyser finement les causes du déclin de la population de rats taupiers en allant voir ce qui s’est passé du côté de la Franche-Comté, région fortement touchée il y a deux ans. « À ce stade, il y a plusieurs hypothèse, des causes bactériennes et génétiques, mais aussi de pénurie de nourriture », résume Yves Michelin.

« Ni remède miracle, ni solution unique »
On sait aujourd’hui que la pullulation peut durer jusqu’à deux ans, et qu’elle est favorisée par des épisodes de sécheresse comme nous en avons connu l’été dernier dans le Massif central.
Si dans l’état actuel des choses, « il n’existe ni remède miracle, ni solution unique », Danièle Polve-Montmasson plaide pour le travail collectif : « C’est un problème à prendre à bras le corps par tout le monde, pour organiser la lutte au niveau de la parcelle, de l’exploitation et de l’ensemble du territoire ». Et de citer l’exemple mené sur la commune de Besse : « À l’initiative du maire, tous les agriculteurs se sont engagés dans un programme de lutte en utilisant tous les outils disponibles : piégeage, empoissonnement en utilisant la bromadiolone à faible dose, gestion des prairies en éliminant les refus… ». Autant d’outils qui peuvent paraître dérisoires, surtout en cas de prolifération à grande échelle, mais qui demeurent pour l’heure les seuls opérationnels.

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