La Préfète promet une intensification de la répression des délits routiers
La Préfète du Puy-de-Dôme, Anne-Gaëlle Boudoin-Clerc, a profité des vœux à la presse pour faire un point d’actualité dans le département et faire plusieurs annonces.
À l’occasion des traditionnels vœux à la presse, la Préfète, Anne-Gaëlle Boudoin-Clerc, est revenue en détails sur l’actualité marquante de 2018 et de ce début d’année. Entre grand débat et sécurité routière, celle qui a pris ses fonctions il y a tout juste deux mois, s’affiche comme étant «réactive, à l’écoute, bienveillante et surtout déterminée» et compte bien faire prendre ce chemin à l’institution.
Encourager les maires à débattre
La première actualité à être dépeinte par la Préfète est bien entendu celle dont on ne cesse de parler depuis novembre dernier : les gilets jaunes. Anne-Gaëlle Boudoin-Clerc se dit «réjouit» de constater depuis le début des manifestations, «un mouvement pacifiste dont les rassemblements ont toujours été déclarés». Un contexte puydômois «à l’opposé de ce qui se passe à Paris et ailleurs» et qui, incontestablement, selon elle, permet d’ouvrir les débats. D’ailleurs, 26 dates ont été programmées partout dans le territoire. «Une liste d’une quinzaine d’animateurs volontaires est à disposition des élus. Ce sont des citoyens qui ont l’habitude de s’exprimer en public et d’animer de telles rencontres. Parmi eux, il y a des commissaires enquêteurs ou encore des conciliateurs». Ainsi la Préfecture du Puy-de-Dôme remplit pleinement son rôle de «facilitateur» voulu par l’Etat, sans oublier de jouer les intermédiaires.
En effet, l’institution est également en charge de réceptionner l’ensemble des cahiers de doléances. «Une centaine ont été reçus à ce jour dont les principales revendications portent sur le pouvoir d’achat, l’égalité sociale et fiscale et l’appel à la mise en place du RIC*».
Zéro tolérance sur l’alcool et les stupéfiants au volant
Durant cette rencontre, les propos de la Préfète ont surtout porté sur la sécurité dans le département. Après avoir félicité l’ensemble des forces de l’ordre pour «son travail quotidien», elle appuie ses compliments par des chiffres évocateurs. «Nous enregistrons une diminution de 30% des atteintes aux biens, une stabilité dans les atteintes aux personnes et un taux d’élucidation des affaires en nette hausse». La machine étant lancée, hors de question de l’arrêter. Anne-Gaëlle Boudoin-Clerc dévoile ainsi les axes qui seront suivis durant l’année. «Nous devons améliorer dans les commissariats, l’accueil des victimes de violences intra-familiales qui sont majoritairement des femmes. Ceci, je crois, permettra de libérer encore davantage la parole».
La sécurité routière n’est pas en reste. Depuis trois années consécutives, les chiffres sont en baisses. «En 2018, quatre vies ont ainsi été épargnées et on enregistre -20% de blessés. L’impact des 80 km/h sur ces chiffres est difficile à estimer». La Préfète a surtout l’intention en 2019 de poursuivre, voire d’intensifier la répression des délits routiers. Encore «émue» et «en colère» après le tragique accident du 19 janvier à Riom, où une mère et sa fille ont perdu la vie après que leur véhicule ait été percuté par celui d’un conducteur ivre, Anne-Gaëlle Boudoin-Clerc veut faire de l’alcool et des stupéfiants au volant, le dragon à abattre. La Préfète va jusqu’à envisager le recours aux éthylotests anti-démarrage pour les conducteurs sous le coup d’une suspension de permis. «Nous avons la possibilité depuis le 1er janvier d’avoir recours à cette mesure. Cet équipement donnera la possibilité au conducteur de continuer à utiliser son véhicule dans un cadre très strict». En 2018, près de 1900 personnes se sont vues suspendre leur permis, tous délits confondus. La route est encore longue.
Mélodie Comte
* Référendum d'Initiative Citoyenne.