La pomme de terre a de l’avenir
Avant de quitter ses fonctions fin septembre, le président de Région s’est rendu le 28 août à la station expérimentale du Groupement du Centre des producteurs de plans de pommes de terre (GROCEP) à Laurière (87). Au programme de la visite, les activités de la station, son développement et la coopération du Limousin avec la région de Kalouga en Russie.
Depuis sa création en 1978, la station expérimentale de Laurière, référence pour le centre et le sud de la France conduit les expérimentations du GROCEP. Recherche, création variétale, multiplication de plants, certification de la production, les activités sont nombreuses. « Nous avons actuellement plus de 140 producteurs de plants de pommes de terre adhérents, dont une vingtaine arrivés en 2014, explique Philippe Laty, directeur du GROCEP. Nous sommes en plein développement, or notre outil actuel, créé il y a vingt ans, est aujourd’hui sous-dimensionné ». Un nouvel outil est donc nécessaire. Parmi les pistes de développement envisagées, les responsables de la station réfléchissent aussi à la possibilité pour le laboratoire d’effectuer les analyses officielles de plants, nécessaires pour l’export par exemple. L’essor de la méthode d’analyses ADN dite PCR (Polymerase chain reaction) et ses évolutions attendues impliquent aussi pour GROCEP de faire évoluer ses pratiques et installations. Pour la mise en place de son nouvel outil, GROCEP a sollicité le soutien de la Région Limousin. La visite des installations actuelles a semblé convaincre Jean-Paul Denanot du bien-fondé du projet. « Le dossier que vous présentez dépasse le cadre agricole. Il s’agit de recherche-développement et d’innovation », a souligné le président de Région. « Si la Région nous accompagne, précise le directeur de GROCEP, nous pourrons envisager de nouveaux développements pour le laboratoire. » La visite du président de Région a également permis de mettre en lumière la coopération existante depuis maintenant dix ans entre le Limousin et la région de Kalouga en Russie.
Des plants qui échappent à l’embargo russe
En 2013, lors du déplacement d’une délégation limousine sur place, GROCEP avait signé avec l’institut de recherche scientifique agricole de Kalouga, un contrat de licence pour une variété de pommes de terre. Un contrat qui a bien failli être mis à mal par l’embargo russe sur les produits agroalimentaires européens. « Heureusement, l’embargo a été levé pour les plants de pommes de terre, se réjouit le directeur de GROCEP. Il n’y a que peu de fournisseurs de plants potentiels et ils sont tous européens. » GROCEP va donc pouvoir poursuivre l’exportation de plants d’Altesse vers la Russie. Une variété haut de gamme dont les russes sont de plus en plus demandeurs. « Au départ, nous livrions 100 t de plants. Aujourd’hui, ils font la multiplication eux-mêmes, indique Philippe Laty. En retour, GROCEP qui détient la licence du plant pour 25 ans, touche des droits d’obtenteurs. » D’autres variétés pourraient être exportées dans un avenir proche en Russie mais aussi vers l’Europe du Sud. « Les russes vont commencer à fabriquer leurs propres chips et frites. Ils vont avoir besoin d’autres types de pommes de terre, termine Philippe Laty. Quant à l’Europe du Sud, la marge de progression est très importante. Il ne faut pas que nous passions à côté. »