La « pénurie de viande » pèse sur les négociations commerciales
Sur fond de recul de la production, les prix de la viande bovine ont flambé de 8 % en 2021. Des hausses insuffisantes pour compenser l’augmentation des coûts de production… mais qui restent difficiles à faire passer à l’aval de la filière.
Entre une consommation qui a repris et une décapitalisation qui s’est accélérée en 2021, l’Idele (Institut de l’élevage) n’hésite pas à parler de « pénurie de viande ». Un manque de disponibilités qui a « fait s’envoler les prix de toutes les catégories de bovins », compliquant d’autant les négociations commerciales annuelles. L’année dernière, le cheptel de vaches laitières a fondu de 65 000 têtes (-1,8 %), relève l’Idele dans son bilan 2021. En vaches allaitantes, « la baisse de cheptel s’est nettement accélérée » avec une perte de 105 000 têtes (-2,8 %). Résultat : une production en recul de 0,8 %, et des prix qui flambent de 8 % au cours de l’année dernière.
Hausse insuffisante des prix
Mais, en raison de la flambée des coûts de production, la hausse des prix payés aux éleveurs n’est « pas encore synonyme d’amélioration de la rémunération de ces derniers », estime la FNB (producteurs de bovins viande, FNSEA) dans un communiqué le 16 février. Entre le renchérissement de l’énergie et de l’alimentation animale, le prix de revient moyen des bovins viande a connu une « hausse de 4,6 % lors du second semestre 2021 » (toutes catégories d’animaux confondues), selon l’association spécialisée. Même en hausse, les prix payés aux éleveurs restent inférieurs aux prix de revient (de 1,13 €/kg pour les génisses, 77 centimes d’euros pour les vaches allaitantes et 41 centimes d’euros pour les jeunes bovins, au 31 janvier).