La Pac 2020 sera « résiliente » pour les agriculteurs
« Résilience », le terme a été largement rebattu lors du Global Food Forum qui s’est déroulé jeudi dernier à Lans-en-Vercors (Isère) en présence du commissaire européen Phil Hogan. Ce buzzword, résume les priorités avancées par les acteurs de la prochaine Pac : droit à la concurrence, couverture des risques, rentabilité, développement rural.
Les agriculteurs sont venus avec des attentes, les élus avec des propositions et le commissaire européen, des engagements. Les échanges ont été nourris jeudi dernier à Lans-en-Vercors en Isère, lors de la tenue du Global Food Forum, cette conférence organisée par le think tank Farm Europe qui a pour ambition d’être force de proposition dans la construction de la Pac 2020. Les participants ont exploré toutes les pistes à la conquête « d’une agriculture dynamique au cœur des territoires ».
Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, était au rendez-vous pour faire entendre les ambitions des chefs d’exploitations pour la prochaine Pac. Le message est clair : « La Pac représente une grande chance pour l’agriculture ». Indemnités compensatoires, accompagnement rural, développement territorial, « les dispositifs pour construire des projets de territoire existent ». Ses ambitions pour la Pac 2020 sont une agriculture productive, compétitive, durable, résiliente et ancrée dans son territoire. Elle a insisté sur l’importance du volet économique de la Pac décliné dans le premier pilier. Cependant, pour être compétitive, l’agriculture doit savoir s’adapter aux nouveaux paradigmes qui tiennent à la volatilité des marchés et à l’imprévisibilité des prix. « Nous espérons qu’il y aura des outils de résilience dans la Pac », a-t-elle lancé, reprenant une expression chère au commissaire européen Phil Hogan et à Farm Europe, qui désigne la capacité de l’agriculture à rebondir. Elle a fait valoir des outils assurantiels, des outils de contractualisation, des outils pour favoriser le stockage de l’eau et l’irrigation afin d’accompagner le changement climatique, mais aussi pour constituer une épargne de précaution. Elle souhaite aussi l’introduction d’éléments de conditionnalité dans les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), « pour tirer vers le haut la réponse environnementale » […] « en association avec la réponse économique ». Christiane Lambert se montre très vigilante quant aux risques d’amputation du budget de la Pac, un budget convoité aujourd’hui au titre de l’aide aux migrants ou de la défense européenne.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1416, du 29 juin 2017, en page 8.