« La notion de risque est difficile à appréhender »
Joël Limouzin, président du FMSE (Fonds national agricole de mutualisation sanitaire) et chargé du dossier gestion des risques à la FNSEA.
Durant cette année, l’ensemble des exploitations ont dû faire face à des forts aléas qu’ils soient économiques, sanitaires ou climatiques. Joël Limouzin en charge du dossier gestion des risques à la FNSEA revient sur la nécessité d’intégrer la gestion des risques sur les exploitations agricoles.
La gestion des risques, est-ce une notion nouvelle ?
Cette notion a toujours existé mais elle prend de l’ampleur aujourd’hui dans nos outils de production qui sont davantage vulnérables. Il n’y a pas d’économie d’échelle dans la gestion des risques, quelle que soit la production.
Par exemple, pour le risque climat, la fréquence et les amplitudes sont plus importantes depuis quelques années et cela quelles que soient les régions. Le risque sanitaire est également plus fréquent. Depuis plusieurs années l’agriculture subit la volatilité des prix.
Mais il ne faut pas omettre également la sécurisation dans l’organisation du travail et ainsi prévoir l’absence d’un actif sur l’exploitation (pour cause de maladie, accident, décès…) d’autant plus que nous travaillons de plus en plus avec des technologies de pointe demandeuses de personnels qualifiés.
Pourquoi se former à la gestion des risques ?
Nous constatons que cette notion de risque est difficile à appréhender et avouons-nous, elle n’est pas très séduisante. Cependant sur les exploitations, les responsables ne repèrent pas forcément leurs points de vulnérabilité : bien repérer ses atouts ses faiblesses, sortir la tête de son exploitation afin de mieux identifier les mesures pour sécuriser son exploitation. La gestion des risques est une vraie question pour l’avenir des exploitations.
Les solutions sont-elles multiples ?
Chaque exploitation a une capacité plus ou moins importante à gérer ces risques notamment par sa technique, son système de production et son épargne. Au vu des fluctuations plus importantes, différentes propositions assurancielles sont également proposées : l’assurance socle, FMSE (…), les assurances récolte, les assurances prairies…. Mais encore faut-il bien comprendre les différents dispositifs. L’objectif est de trouver le bon couple risque/solution qui va varier d’une exploitation à une autre. Ces offres demandent également à évoluer pour mieux prendre en compte les situations individuelles des entreprises agricoles. Nous y travaillons au plan national (prise en compte de la perte en qualité, du niveau de déclenchement des assurances, etc.). Nous cherchons également à obtenir une plus grande solidarité de la part de l’État et des collectivités ainsi que des financements pour soutenir les investissements afin de limiter des risques notamment climatiques. Mais le chantier reste encore important.