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Moisson
La moisson des plateformes d'essais, un ballet bien orchestré

La semaine dernière, les techniciens du service Productions végétales de la Chambre d'Agriculture ont moissonné les parcelles d'essais de l'Association Céréales Montagne. En direct du chantier…

Moisson essais
Deux échantillons de paille sont prélevés.
© © HLP

Dans les campagnes, le ballet des moissonneuses-batteuses rythme ces derniers jours. Au côté de ces grandes machines que l'on croise sur les routes et admire dans les champs, il est une version miniature qui était à l'oeuvre jeudi et vendredi dernier, dans les parcelles d'essais variétaux conduites par l'Association Céréales Montagne en lien avec les Chambres d'agriculture de la Haute-Loire, la Lozère, le Puy-de-Dôme et du Cantal.
Pas de temps à perdre. Ils sont 5, et doivent récolter et échantillonner 96 micro-parcelles de céréales, ce jeudi à Paulhaguet, chemin de Lachaud, dans un champ appartenant à Mickaël Roussel. Le lendemain, ils se rendront à St Paul de Tartas sur une terre d’Aurélien Valette aux Uffernets, pour moissonner 120 micro-parcelles.

Sur le chantier
Équipés d'une moissonneuse Hégé -un matériel allemand spécifique pour les expérimentations- vieille de plus de 40 ans, pilotée par Bernard Daudet, l'équipe de 5 techniciens (*) s'affaire pour récolter grain et paille selon un protocole scientifique rigoureux.
Ainsi chaque micro-parcelle de 1,25 m de large sur 8 m de long est récoltée individuellement. Le grain est dirigé dans un sac sur le côté de la machine ; le sac est étiqueté avec le nom de la variété et son numéro de bloc. Le sac est ensuite pesé, puis un prélèvement de 100 g est réalisé afin de procéder à une analyse du taux d'humidité, du taux de protéines et du poids des 1000 grains. De même, la paille est récoltée pour chaque micro-parcelle. Elle est pesée et un échantillon est prélevé pour en mesurer le taux d'humidité.
Il ne sont pas trop de 5 pour réaliser ce travail avec méthode et rigueur. Un conducteur de la moissonneuse, une personne pour suspendre le sac à la machine, le décrocher, le remplacer, et l'apporter à la pesée, sans oublier l'étiquetage. Une autre personne chargée de la pesée du grain, de l'échantillonnage, et du relevé de notes. Et deux autres pour récolter la paille, la peser et l'échantillonner. Chacun sa place, chacun sa mission. Leur numéro est bien rôdé, le chantier est organisé à la baguette à l'image d'un orchestre afin de respecter à la lettre le protocole scientifique. "À Paulhaguet, on a bouclé la moisson des 96 micro-parcelles en 2 heures. tout s'est bien déroulé, sans incidents techniques" note Bernard Daudet qui espère la même efficacité le lendemain à St Paul de Tartas, et plus tard en Lozère à Auroux.

Tester différentes variétés
Ces essais ont pour objectif de tester l'adaptation de différentes variétés de céréales dans nos zones de montagne, afin de pouvoir conseiller les agriculteurs et les conseillers en agro fournitures.
Cinq espèces sont ainsi testées : orge d'hiver, blé, triticale, seigle et grand épautre ; ce dernier sur la plateforme lozérienne. À Paulhaguet, ont été suivis cette année, 16 blés et 6 triticales, à St Paul de Tartas 10 orges d'hiver, 12 blés et 8 triticale, et à Auroux (48), 10 triticales, 8 seigles et 3 grands épeautres. "La plateforme compte 4 blocs où haque variété est répétée 4 fois de façon aléatoire, explique Bernard Daudet. Ce protocole permet une bonne fiabilité des résultats". Après analyses, les données reprennent la moyenne des 4 répétitions pour établir un classement des variétés en terme de rendement et de qualité. Ces essais sont reconduits sur plusieurs années, afin d'affiner encore les résultats et donc les préconisations.

Résultats fin août
Depuis près de 40 ans, l'Association Céréales Montagne (ACM) créée en 1984 par un altiligérien Tanguy de Veyrac dans le but d'améliorer l'autonomie des exploitations de polyculture-élevage des secteurs d'altitude, met en place des essais sur des exploitations d'agriculteurs volontaires. Chaque année en juin, une visite de ces plate-formes est organisée et commentée par les techniciens spécialisés des Chambres d'agriculture, afin d'informer les agriculteurs et de répondre à leurs questions. Après annalyse, les résultats de la saison font l'objet d'une publication annuelle notamment au travers des journaux agricoles départementaux comme la Haute-Loire Paysanne. Rendez-vous donc fin août, début septembre.

(*) Une partie de l'équipe du service végétal de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire était mobilisée pour ces moissons : Bernard Daudet, Patricia Tyssandier, Jean-Jérôme Barbier et Jean-François Genest, aidés par Salomé Deblanche stagiaire à Arvalis.

 

 

Zoom sur…
2023, une bonne année pour les céréales
À l'instar des fourrages, les voyants sont au vert pour la récolte des céréales qui bat son plein en ce moment. "2023 est une bonne année en Haute-Loire au niveau des rendements" indique Bernard Daudet technicien de la Chambre d'agriculture départementale.
Il nuance néanmoins : "sur les zones au dessous de 600 m d'altitude, le Brivadois, les rendements sont un peu moindre car les céréales ont été pénalisées par une sortie d'hiver et un printemps secs jusqu'à début mai, et même les pluies de mai-juin, qui ont été favorables, n'ont permis de récupérer que partiellement. Au dessus de 700 m, c'est une très bonne année en rendement grain et en paille. On est dans les années au meilleur rendement".
En chiffre, le technicien affiche un rendement en blé de 60 à 75 qx/ha sur le Brivadois et facilement au delà de 70 qx/ha pour les zones d'altitude, en précisant toutefois "sur les exploitations où l'itinéraire technique des céréales est maîtrisé".
Ces résultats s'expliquent par l'arrivée de pluies début mai très favorables pour la fin du cycle des céréales et le remplissage du grain. Par ailleurs, cette année a aussi connu une pression des maladies plutôt faible ; mars-avril étant secs, on a eu peu de prolifération des maladies, la végétation était saine.

 

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