Chasse
La gestion cynégétique doit composer avec une hausse des populations de grand gibier
La période de la chasse à tir et de la chasse au vol s’ouvrira dimanche 9 septembre. La Fédération départementale des chasseurs fait le point sur le plan de chasse 2012-2013.
Premier coup de fusil, dans une semaine. Dimanche 9 septembre, c’est l’ouverture générale de la chasse. Dans ce domaine, le département s’avère particulièrement attractif : toutes les espèces chassables de grands animaux sont en effet présentes sur son territoire. Parallèlement, les chasseurs sont toujours mieux formés et les 160 inscrits à la dernière session de formation sécurité à Leynhac portent à plus d’un millier le nombre de Cantaliens formés. Autre bonne nouvelle, la saison qui s’ouvre voit des attributions revues à la hausse pour bon nombre d’espèces, comme l’a confirmé Jean-Pierre Picard, président de la Fédération des chasseurs du Cantal. Une rentrée sereine pour laquelle le guichet unique a enregistré (au 24 août) 6 402 validations. Le seul motif d’insatisfaction vient du classement trop restrictif des espèces nuisibles, alors même que les témoignages se multiplient pour signaler des dégâts, signale Jean Nicolaudie, directeur de la Fédération.
Toujours plus de sangliers
La chasse au sanglier a profité d’une ouverture anticipée au 1er juillet sur certains territoires (six Acca et quatre chasses privées en ont bénéficié). Il faut dire que la saison 2010-2011 avait vu pour la première fois la barre des 2 000 sangliers largement dépassée avec 2 512 affichés au tableau de chasse. L’an dernier a connu encore une progression avec 2 649 sangliers abattus. Il s’agit donc a priori d’une évolution de population, même si rien ne permet de la vérifier avec certitude, aucun système de suivi efficace n’étant mis en place. Toutefois, le nombre de dossiers de dégâts sur les cultures baisse sensiblement (108 dossiers, dont des dégâts de cervidés, contre 165 un an plus tôt). D’ailleurs, on reste bien en-deçà d’une moyenne nationale avec 6 000 sangliers tirés, et même jusqu’à 40 000 dans les départements les plus touchés. Concernant le chevreuil, selon le président Picard, non seulement le nombre d’individus a largement progressé - même si la situation semble à présent revenue à la normale - mais la qualité des animaux a également fait un bond en avant. Le taux de réalisation qui dépasse les 95 % est encourageant. L’attribution passe de 4 238 à 4 524 pour la nouvelle saison. Un plan de chasse élaboré en collaboration avec les agriculteurs et les forestiers afin de limiter l’impact de l’abondance de l’espèce sur les productions économiques.
Presque 2 000 cerfs
Cerfs et biches pourront être tirés à partir du 20 octobre. En extension constante depuis plus de 20 ans, le cerf colonise maintenant 70 % des communes du département. Le seuil des 2 000 attributions approche... Sur les 1 733 attribués la saison dernière, 1 567 ont été réalisés. Le Cantal autorise cette nouvelle saison jusqu’à 1 972 cerfs abattus. Ce qui en fait un département majeur en la matière, le classant au sixième ou septième rang national. “Ces attributions élevées s’avèrent nécessaires pour maintenir une situation qui tend à s’apaiser entre agriculteurs, forestiers et chasseurs”, justifie le président Jean-Pierre Picard. Pour le mouflon et le chamois, la situation demeure stable, tant dans les comptages de printemps que durant la saison de chasse. “À noter que le Groupement d’intérêt cynégétique qui organise la chasse des espèces dans le département s’est prononcé pour une formation obligatoire applicable en juillet 2014”, rappelle Jean Nicolaudie qui précise que 400 chasseurs en ont déjà bénéficié. Cette saison, 220 chamois et 159 mouflons sont attribués. Les conditions météorologiques d’une fin d’hiver très froide et d’un printemps plutôt humide ont eu des conséquences néfastes sur la reproduction du petit gibier. Toutefois, des colonies naturelles de faisans ont été récemment observées, assure la Fédération des chasseurs. Mais globalement, il est à prévoir une baisse du nombre de couples de perdrix avec peu de nichées signalées. D’après les premières observations de juin et juillet, la reproduction du lièvre est jugée “moyenne”, les niveaux d’abondance restant très variables d’un secteur à l’autre. Quelques problèmes sanitaires récurrents affectent les populations naturelles de lapins. Une excellente reproduction est remarquée sur le secteur de Loubaresse. De belles nichées de canards (notamment col-vert) ont été observées sur les plans d’eau de l’est du Cantal et des mouvements migratoires signalés sur les tourbières de la Planèze et du Nord Cantal depuis le 10 août. Les conditions de reproduction de la bécasse sont jugées “satisfaisantes”. Une bonne ouverture est également prévisible pour la bécassine, avec une présence dans des tourbières alimentées par les pluies d’août. Le département abrite de nombreuses nichées de pigeons ramiers, en voie de sédentarisation. En revanche, peu de cailles des blés qui ont souffert du long épisode humide. Il est enfin rappelé que la chasse à tir de toutes les espèces est interdite le vendredi de chaque semaine (sauf fériés).
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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