« La France doit faire le choix des hommes »
Parce que les contours de la Pac tracés aujourd’hui vont conditionner le visage de l’agriculture de demain, Yannick Fialip, en qualité de président de la chambre d’agriculture de Haute-Loire, invite le ministre de l’Agriculture à faire preuve de bon sens, en ne sacrifiant pas les hommes et la diversité des productions à une spécialisation et une restructuration galopante au risque d’être comptable d’un vaste plan social, économique et territorial.

Le ministre de l’Agriculture devrait très prochainement communiquer les grandes lignes de son plan stratégique national dans le cadre de la Pac post-2023. Qu’est-ce qui est en jeu ?C’est l’avenir de l’agriculture française qui est en jeu car de ces choix dépendra le modèle d’agriculture qui prendra l’ascendant dans notre pays. Il ne s’agit pas de simplifier le débat mais de poser les enjeux, qui doivent placer l’actif au-dessus de toute autre considération. On ne peut pas se satisfaire d’une Pac dont la seule ambition serait de gagner en compétitivité par une restructuration des exploitations. Dans nos campagnes, l’agriculture est bien plus qu’un ciment, elle est le socle d’une dynamique économique, sociale et environnementale. C’est la présence nombreuse d’agriculteurs sur le territoire qui est garante d’une diversité des systèmes, des produits de qualité, de biodiversité qu’appellent de leurs vœux nos concitoyens…La baisse du nombre d’agriculteurs dans notre pays n’est pas une fatalité. Des opportunités existent, aux pouvoirs publics de déployer les bons dispositifs pour qu’elles puissent être saisies. Le gouvernement n’a pas réussi son examen de passage sur les EGA, il ne doit pas abandonner les agriculteurs sur la Pac.