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Bovins viande
La FNB dresse un constat inquiétant et demande une hausse des cours

La Fédération nationale bovine a organisé une conférence de presse en Pays-de-la-Loire pour lancer un signal d'alarme sur la situation des éleveurs de bovins.

« La situation est très inquiétante, témoigne Pierre Chevalier, président de la Fédération nationale bovine (FNB) qui a tenu une conférence de presse le 23 août en Pays-de-la-Loire, et je ne vois même pas comment les éleveurs vont pouvoir rembourser les prêts des précédents plans de soutien ». Face au maintien des cours très bas, la FNB met en avant trois mesures à prendre impérativement afin de « restaurer d'urgence des perspectives d'avenir » pour les éleveurs de bovins viande. Il s'agirait d'augmenter le prix à la production de 20 %, de faire respecter les normes et contrôles européens aux viandes importées et enfin de mettre en œuvre un plan financier de soutien. Cette hausse de 20 % du prix des bovins devrait permettre « d'équilibrer la rentabilité de l'activité car avec un niveau de prix des bovins finis actuellement à moins de 3 euros/kg carcasse en moyenne, la situation est intenable pour les producteurs ». « J'en appelle à la solidarité et au civisme de la filière. C'est dans son intérêt de ne pas voir remis en cause le potentiel de production de la France. »

 

Surveillance des importations

Dans le même temps, la FNB en appelle à nouveau au regroupement de la production dans le cadre des organisations de producteurs et à une meilleure gestion collective par ces organisations de la mise en marché, par rapport aux besoins et attente de l'aval de la filière (quantité et volume). Concernant le respect des normes et contrôles européens, « les éleveurs ne peuvent plus accepter le double discours entre d'une part des normes et modalités de contrôle de plus en plus rigoureuses pour répondre aux exigences de sécurité alimentaire et aux attentes sociétales et d'autre part l'absence d'équivalence de ces normes et contrôles pour les viandes d'importation ». Le patron de la FNB n'exclut pas des actions syndicales en direction des importations en provenance des pays tiers, souvent accusés de ne pas respecter les mêmes normes sanitaires et de production que les viandes européennes. « On va surveiller de très près ces importations », dit-il. Quant au plan financier de soutien demandé par la FNB, sa principale mesure serait une « année blanche » sur le remboursement des annuités d'emprunts (reports d'annuités d'un an ou en fin de tableau de remboursement).

 

Un ensemble de dispositifs d'aides et d'appui à la trésorerie, comme l'avance de versement sur les aides PAC et PMTVA 2010, la mise en place d'aides calamités agricoles pour les éleveurs touchés par la sécheresse ou encore le prise en charge des cotisations MSA et de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB), devrait accompagner ce plan.

 

Une situation « intenable » pour les éleveurs

Ces mesures exigées par la FNB arrivent en réponse à la situation « intenable » subie actuellement par les éleveurs entre coûts de production à la hausse et prix à la baisse de leur production. Les coûts de production, déjà élevés début 2010, restent encore « sur une tendance à la hausse, et cela même avant d'intégrer les effets de la sécheresse en France et avant la forte hausse actuelle du prix du blé sur les marchés mondiaux ». Quant à la sécheresse, « d'une ampleur particulièrement marquée cette année », elle compromet le potentiel fourrager. Les récoltes d'herbes pour les stocks d'hiver ont été bien plus faibles que la normale (- 30 à - 50 %) et une réduction de la production de maïs-fourrage à récolter en septembre est à prévoir (environ - 30%). Une hausse du coût des fourrages est donc déjà constatée avec un doublement du prix de la paille (tarif porté à 100-120 euros/tonne), selon la FNB. Les éleveurs subissent, par ailleurs, « une pression à la baisse sur les prix de leurs animaux finis » (-5 % par rapport à la situation moyenne des 5 années précédentes et - 10 % par rapport à 2008). « Concernant les animaux « maigres », les cours des broutards mâles sont actuellement en baisse de près de 10 % environ par rapport à la moyenne des années précédentes, avec un décrochement net depuis plusieurs semaines. » Le cours des broutardes est, lui, « catastrophique » avec un niveau inférieur de 25 % à la valorisation des années 2007-2008. De plus, la situation de sous-production par rapport à la consommation (-100 000 tonnes/an, soit environ 7 % de la consommation française) devrait s'aggraver en 2010 selon l'Institut de l'élevage (9 % de la consommation française). La France accroît ainsi sa dépendance aux importations. Un « non-sens », écrit la FNB, surtout en connaissant le potentiel de production français, les attentes sociétales des consommateurs et l'importance en termes d'activité et d'emploi local de la filière.

Les transformateurs d’aliments s’inquiètent de l'envolée des cours

 

Dans un communiqué du 30 juillet, le Pôle animal de Coop de France s'inquiète des conséquences de l'augmentation du prix des céréales sur l’élevage. Inquiétudes partagées par le Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia) et l'Association des fabricants bretons d'aliments du bétail (Afab). Coop de France et le Snia demandent la remise sur le marché des stocks d'intervention d'orge (5,6 Mt en Europe dont 1 en France) à destination de l'industrie de l'alimentation animale, à prix coûtant pour la Commission européenne, de manière à atténuer l’envolée des cours. L'Afab, dans un communiqué de presse du 12 août, souhaite plus largement « la remise en marché de stocks européens d'intervention de céréales ». Par ailleurs, l'association demande aux banques de prendre « leurs responsabilités » avec « une maîtrise des taux d'intérêt, des frais bancaires et une adaptation des ouvertures de crédit ». L'Afab dénonce aussi le côté spéculatif de « cette augmentation soudaine et brutale ». Elle en appelle donc « aux pouvoirs publics afin de réguler les marchés des matières premières et à la responsabilité des filières de productions végétales et des organismes stockeurs pour éviter la perte des filières de production animale ».

 

Une meilleure valorisation aval des produits animaux pour pouvoir assurer une juste rémunération de chaque maillon de la filière est une proposition également avancée par le Pôle animal de Coop de France.

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