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La filière tabacole soutient les nouveaux arrivants

La production de tabac connaît une baisse de son nombre de producteurs. Une réalité que le syndicat des planteurs de tabac du Puy-de-Dôme refuse de voir comme une fatalité.

Aujourd’hui, la culture du tabac demande 450 heures de travail à l’hectare soit deux fois moins qu’autrefois.
Aujourd’hui, la culture du tabac demande 450 heures de travail à l’hectare soit deux fois moins qu’autrefois.
© Mélodie Comte

A ce jour, le Puy-de-Dôme et l’Allier réunis comptent 52 producteurs de tabac pour 81 ha. Il y a trois ans, ils étaient plus du double. Cette baisse est la conséquence de la chute des prix de ces dernières années et des incertitudes sur la reconduction de l’aide à la production, l’article 68. Cette aide, calculée en fonction de la qualité, garantissait 0,50 à 1€ supplémentaire sur le prix de vente au kilo du tabac. Son abandon récent aurait pu avoir l’effet d’un tsunami pour les planteurs, mais le soutien des industries renforce plus que jamais leur motivation à produire. «Les industries du tabac compensent l’article 68 en nous garantissant un prix moyen de 4 €/kg. S’ils soutiennent ainsi la production, en mettant la main à la poche, c’est qu’ils ont besoin de nous. Ils ont besoin de volumes et nous de producteurs pour répondre à la demande» témoigne Jean-Louis Duron, président du syndicat des planteurs de tabac du Puy-de-Dôme. Un appel du pied donc pour les agriculteurs français qui produisent à ce jour seulement 20 % du tabac con-sommé sur le territoire national.

 

Un temps de travail divisé par deux

Comme dans de nombreuses autres productions, les départs en retraite sont plus nombreux que les arrivées. «Nous avons besoin de volumes pour conserver nos relations commerciales avec les industriels mais aussi pour pérenniser notre usine, nos outils… Malheureusement, la production de tabac est victime de nombreux préjugés dont le premier est le manque de mécanisation de la culture. Oui avant il fallait compter 900 heures de travail/ha. Aujourd’hui, ce temps est divisé par deux !» Une prouesse technique rendue possible grâce à la semi automatisation de nombreux travaux.

Un progrès qui a convaincu David Pouget à produire du tabac. Installé depuis le 1er janvier 2015 à Artonne, en polycultures-élevage, le jeune agriculteur plantera prochainement 70 ares de tabac. «C’est une culture à la marge brute importante (entre 5 000 et 7 000 €/ha NDLR) et qui ne me demande aucun investissement. Mon voisin cultive du tabac depuis longtemps et possède tout le matériel nécessaire. Nous nous sommes mis d’accord pour que je puisse l’utiliser ainsi que les serres et les séchoirs. De plus, la diminution du temps de travail grâce aux outils mécanisés m’a convaincu. Au fil des années j’agrandirai mes surfaces».

 

Une main tendue

Malgré des progrès importants dans l’automatisation des travaux, la culture du tabac a bien du mal à séduire. Alors le syndicat des planteurs de tabac du Puy-de-Dôme a décidé de mettre les petits plats dans les grands comme l’explique Jean-Louis Duron. « Nous nous engageons à fournir tous les outils nécessaires aux nouveaux producteurs. Des serres pour la culture des plants, des séchoirs, des outils de plantation et de récolte : le syndicat prendra en charge les locations et/ou prêtera le matériel. Sans oublier que nous avons une technicienne qui peut suivre et guider le nouveau planteur».

Les nouveaux planteurs pourront également bénéficier d’une filière tabacole forte de son expérience. Le syndicat des planteurs et la Cuma tabacole assurent le soutien et le suivi technique. La coopérative Tabacole Périgord Tabac assure la représentativité des producteurs de plusieurs départements au niveau national et travaille avec l’usine France tabac de Sarlat pour la première transformation. Un réseau permettant de vendre la production à l’industrie Impérial Tabaco.

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