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La filière tabac recherche des producteurs

La production de tabac se maintient dans le Puy-de-Dôme et recherche des producteurs pour répondre à un marché en demande.

agriculteur tabac culture filière tabac
Monsieur Cancela, agriculteur à Surat, devant son tabac.
© Mélodie Comte

Dans la filière tabac, en juillet dernier, Périgord Tabac et Tabac Adour Garonne ont fusionné, concluant ainsi plusieurs années d'étroites collaborations. Les deux coopératives s'étaient rapprochées en 2018 suite à la fermeture de l'usine de Sarlat pour maintenir la production et les producteurs en place.

Désormais, la coopérative fusionnée, qui conserve le nom de Tabac Garonne Adour, rassemble 170 producteurs et 370 hectares, situés sur le gros quart sud-ouest français.

Selon Stéphanie Seguin, technicienne de culture de Tabac Garonne Adour : « Cette fusion permet d'optimiser les coûts et surtout d'avoir davantage de volumes pour aller chercher des marchés à l'international notamment ». Cette fusion devrait donc profiter à la vingtaine de producteurs puydomois.

À lire aussi : Les surfaces de tabac augmentent de 10%


Filière tabac : les surfaces en augmentation


Depuis la fermeture de l'usine de Sarlat, les producteurs de tabac du Puy-de-Dôme ont dû se réinventer. Les tabacs Burley sont vendus d'une part à un industriel belge pour l'intérieur des cigares et, d'autre part, en Italie pour fabriquer les capes qui entourent les cigarillos. « La cape représente 50% de notre production. »

Les tabacs Bruns sont écoulés auprès d'un industriel français pour la fabrication de nicotine liquide pour les cigarettes électroniques. « Des marchés de niche » reconnaît Stéphanie Seguin, mais qui ont le don de générer des marges brutes importantes à l'hectare et de ne pas se tarir.

La demande de tabac est importante. Les industriels veulent du tabac français pour des raisons de qualité notamment en termes de résidus phytosanitaires mais aussi pour des raisons sociales. Ils sont assurés que la production française n'a pas recours au travail des enfants contrairement à d'autres pays du monde.


Cette forte demande encourage les producteurs à augmenter les surfaces ou à s'engager dans la production. Les surfaces puydomoises pour cette campagne étaient de 28 hectares, soit 10 % de plus qu'en 2023.

Stéphanie Seguin estime qu'elles devraient encore augmenter en 2025. « Nous avons beaucoup de jeunes producteurs qui nous rejoignent et d'anciens qui reviennent. »

À lire aussi : Prix de vente : le préfet a rencontré les agriculteurs


Les producteurs se relancent dans la production


Sylvain Cansela est agriculteur à Surat en Limagne nord. Il a planté ses premiers tabacs en 2002 lors de son installation avant d'arrêter en 2015. Neuf ans plus tard, il a relancé ses serres pour reprendre la production sur un demi-hectare.

Je savais qu'avec la fusion des deux coopératives, il y aurait une redynamisation de la filière. Les prix du tabac sont aujourd'hui bien plus rémunérateurs qu'en 2015.

Cette campagne, l'agriculteur a produit des tabacs bruns pour l'intérieur des cigarettes et l'extraction de nicotine ainsi qu'un peu de capes. L'année prochaine, il prévoit de doubler ses surfaces. « Le tabac se conjugue bien avec les céréales dans les pics de travaux. »

La production de chaque producteur est orientée en fonction des marchés mais aussi de la qualité des feuilles. Le marché de la cape est le plus rémunérateur mais aussi le plus exigeant techniquement. « Les feuilles doivent être indemnes de tâches ou d'impact de grêle » explique Stéphanie Seguin.

Dans le cas où ces tabacs ne répondent pas aux critères du client, ils sont réorientés. « C'est l'avantage d'être sur plusieurs marchés. »

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