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La filière laitière creusoise autour d’une table

Réunir toute la filière, du producteur au distributeur, telle était l’ambition de la table ronde laitière organisée par le Conseil départemental de la Creuse, le 26 février dernier.

Autour des élus du Conseil départemental, le Préfet, le Député, la Sous-Préfète, la conseillère régionale et l’administration.
Autour des élus du Conseil départemental, le Préfet, le Député, la Sous-Préfète, la conseillère régionale et l’administration.
© MH

Alors que le secteur agricole est touché par une crise sans précédent, le Conseil départemental a souhaité mettre l’accent sur la production laitière du département. Producteurs, transformateurs et distribution, tous étaient présents ou représentés à l’occasion d’une table ronde organisée par le Département. Pour la présidente Valérie Simonet, il est primordial de « donner tous ensemble le signe que la filière laitière est une préoccupation en Creuse ». « Faut-il travailler sur une filière dans sa globalité ou uniquement mettre en avant ceux qui vont bien quand d’autres vont mal ? » lance la présidente pour ouvrir les débats.
« En Creuse, 130 élevages laitiers induisent 300 emplois industriels indirects. Le prix aujourd’hui est inférieur de 25 % à 2014 et à nos coûts de production », Sébastien Brousse, associé du Gaec Brousse accueillant les acteurs de la filière laitière sur son exploitation ce 26 février, plante le décor. Sébastien et Quentin sont de jeunes agriculteurs, cousins et associés depuis peu, après la reprise de l’exploitation familiale des parents de Sébastien, Gérard et Marie-Ange. Ils livrent à la laiterie COOP.A.L. toute leur production, soit un volume de 420 000 litres de lait.
Sur leur exploitation à Mérinchal, les deux associés présentent leurs méthodes de travail, leur quotidien mais surtout leurs difficultés. Le prix tout d’abord, mais aussi la paperasse et l’absurdité des réglementations telle que la vérification des Surfaces non agricoles (SNA). Ce point a conduit à l’interpellation de l’administration et au-delà de la complexité engendrée pour l’agriculteur a également soulevé une question sociale. Sébastien Brousse interroge « comment peut-on au niveau de l’État faire traiter ce dossier à l’étranger alors que le taux de chômage n’a jamais été aussi fort en France ? ».
Le contexte balayé après cette visite d’exploitation, les échanges se sont poursuivis en salle. Il convient de prendre en compte la situation de la production laitière en Creuse (cf. encadré). Pas d’AOP mais une partie du lait sous marque Montlait pour les producteurs en zone de montagne, une autre sous lait UHT « standard » et une dernière transformée en fromages en fonction des laiteries.

Construire ensemble une filière locale
Côté industriels, la fin des quotas a induit la fin de règles claires et le manque de perspectives avec une grosse inquiétude sur la consommation de lait UHT en France qui baisse annuellement de 3 % et ce de façon régulière. La grande distribution a enclenché quelques mesures d’approvisionnement local comme c’est le cas pour Intermarché qui commercialise Montlait depuis les débuts de la marque.
Alors quelques pistes de réflexion sont lancées. Pour Mme Bergeron, représentant la Chambre de Commerce et d’Industrie, l’agriculture étant la « richesse du département, il faut faire de l’économie avec. Pourquoi ne pas construire toute une filière locale avec chacun ? ».
Privilégier les produits locaux dans nos cantines, nos maisons de retraite, etc. est aussi une des solutions préconisées par certains intervenants. « La Région envisage un approvisionnement local à 65 % des cantines des lycées d’ici la fin du mandat » note Geneviève Barrat, conseillère régionale. Quant au département, on essaie avec vertu de faire consommer des produits locaux en lien avec les communautés de communes.
Pas de solution miracle mais des pistes à creuser et à construire.

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