La Fédération nationale laitière défend un cap pour les producteurs
Invité de l’assemblée générale de la FDPL, André Bonnard, secrétaire général FNPL, a expliqué la stratégie et les avancées obtenues en matière de construction du prix du lait au producteur.

Les discussions ont mis en évidence la complexité des rapports entre les acteurs de la filière dont les intérêts divergent dès qu’il est question de répartir la marge. « Pour tirer leur épingle du jeu, les producteurs doivent connaitre leur filière : son organisation, ses marchés, ses acteurs et leur stratégie.» résume le président de la FDPL. « Ce principe est valable dès l’échelon local. » Si l’essentiel des débats a porté sur le cadre national en cours d’élaboration, ce sera à chacun d’aller questionner sa laiterie pour savoir comment ce cadre sera mis en œuvre et comment la hausse du prix au consommateur lui reviendra.
Répartition de la marge, un travail de longue haleine
Dès 2015, le réseau FNPL a entamé un travail de fond pour que la distribution et les industriels cessent de se renvoyer la responsabilité de la baisse des prix et pour faire valoir le prix à la production dans leurs négociations. En 2016, la signature de la Charte des valeurs a mis en évidence la réticence des laiteries à s’engager. Devant le non-respect de la Charte, la FNPL a obtenu des mesures spécifiques dans la loi Sapin 2 (affichage du prix au producteur dans les conditions générales de vente et limitation des taux de promotion).
Renforcer le cadre des négociations commerciales
En 2017, les ateliers des Etats généraux de l’alimentation ont mis en évidence l’adéquation entre les pratiques des producteurs laitiers et les attentes du consommateur et de la société. Ce qui signifie que la montée en gamme réclamée par le Président Macron ne sera pas contraignante.
Le projet de loi sur l’alimentation prévoit d’entériner une hausse du prix au consommateur avec la hausse du seuil de revente à perte (SRP). André Bonnard, regrette que « dans le texte de loi, le mécanisme permettant l’inversion de la construction du prix ne soit pas plus précis. » L’enjeu repose désormais sur l’élaboration du cadre qui définit la façon dont cette revalorisation est répartie entre les acteurs de la filière. C’est tout l’objet du plan de filière (France Terre de Lait) écrit en fin d’année et qu’il faut concrétiser en parallèle du projet de loi.
Premiers effets en 2018
Les négociations commerciales annuelles entre les distributeurs et les industriels de l’agroalimentaire viennent de s’achever. Alors que le bilan en est globalement mitigé, la filière laitière a enregistré des accords avec des hausses moyennes de 4% par rapport à 2017, résultat des mesures de la loi Sapin, spécifiques aux produits laitiers. Des hausses de prix sont donc bien possibles, ce qui confirme l’intérêt de la définition de la répartition de la valeur du plan de filière.
Le plan de filière laitière «France Terre de Lait» est disponible sur demande à fnsea63@orange.fr