La DDT renommée "Maison du papier"...
Une centaine d'agriculteurs du réseau FDSEA-Jeunes Agriculteurs ont manifesté leur colère devant la DDT et les Finances publiques au Puy-en-Velay. L'entrée de ces bâtiments a été crépie de papiers et de paille.
Une centaine d'agriculteurs du réseau FDSEA-Jeunes Agriculteurs ont manifesté leur colère devant la DDT et les Finances publiques au Puy-en-Velay. L'entrée de ces bâtiments a été crépie de papiers et de paille.
Lundi 18 novembre, c'était jour de manifestation nationale pour tout le réseau FNSEA-JA. En Haute-Loire, la FDSEA-JA a suivi ce mot d'ordre avec une centaine d'agriculteurs mobilisés et venus dénoncer les grandes problématiques auxquelles ils se trouvent confrontés. L'excès de paperasse administrative, l'accord de libre-échange avec le Mercosur, le contrôle unique, pas si unique que cela dans la réalité..., sont autant de dossiers qui suscitent la colère des agriculteurs.
Stop à la suradministration !
Et pour être entendus par les représentants de l'État, lundi matin ils ont rejoint la DDT et la direction départementale des Finances publiques avec la volonté de laisser des traces de leur passage. Mais cette fois-ci, les traces étaient un peu différentes... Le traditionnel fumier avait été remplacé par de gros volumes de papiers qui ont été projetés par une mélangeuse-pailleuse sur l'entrée des deux bâtiments administratifs. Escaliers d'accès, murets, arbres, arbustes, boîte à lettres, parking..., la mélangeuse a tout recouvert sur son passage, donnant même un petit air de Noël enneigé avant l'heure... Pierres, branchages et laine ont également été déposés à proximité.
Ras le bol de la paperasse qui s'accumule et "qui n'a malheureusement pas tendance à diminuer. L'administration connaît tout de nos exploitations, pourtant à chaque contrôle ou dossier à monter, nous devons à nouveau justifier de l'ensemble de nos documents administratifs. Sur ma ferme, cela représente 3 heures de travail par semaine... " comme le souligne Nicolas Merle, président de la FDSEA.
L'administration nous demande sans arrêt de fournir des papiers, c'est pourquoi on leur en a amené aujourd'hui" ajoute le président des JA, Julien Duplomb.
Mercosur : non à cet accord !
A cette suradministration qu'ils dénoncent depuis de longues années, s'ajoute le dossier du Mercosur, un traité de libre-échange que l’Union européenne semble vouloir signer rapidement, n'en déplaise aux agriculteurs français... Un accord jugé inadmissible puisqu'il va autoriser l'entrée en Europe de gros volumes de produits agricoles (viande, miel, blé, soja...) qui ne respectent pas les normes en vigueur sur nos territoires. Le président de la FDSEA refuse que l'on "sacrifie l'agriculture pour sauver une économie européenne".
On espère qu'Emmanuel Macron, qui a la main pour refuser cet accord, va entendre les revendications des agriculteurs français" indique Julien Duplomb.
Déçus par le contrôle unique
Les agriculteurs se sont montrés très déçus à l'égard du contrôle unique, une mesure mise en place dès le printemps en Haute-Loire en tant que département pilote, mais qui n'est vraisemblablement pas appliquée puisque deux fermes en sont aujourd'hui à leur deuxième contrôle. Même si des avancées ont été saluées par le réseau FNSEA-JA, notamment en matière d'indemnisation des pertes liées à la FCO-8, les agriculteurs attendent à présent des actes concrets et surtout l'arrivée de l'argent dans les fermes.
Retards de paiement des avances Pac
Autre sujet de vif mécontentement, les retards de paiement des avances Pac qui devaient être payées au 15 octobre : "sur les 100 exploitations qui sont encore en contrôle, seules 20 exploitations ont reçu leurs avances et il en reste encore 80... C'est inadmissible" ajoute le président des JA.
En attente de concret dans les fermes
Le cortège de manifestants a ensuite rejoint la Préfecture où une délégation a été reçue par le Préfet, qui a notamment annoncé le réglement des avances PAC pour les derniers dossiers avant Noël. L'action s'est ensuite poursuivie dans les cantons, avec un mot d'ordre : bâcher les panneaux de communes pour y ajouter des noms de villes de pays du Mercosur... Les actions de la FDSEA-JA risquent de se renouveler :
Au printemps, on pensait avoir un gouvernement à notre écoute avec des avancées à la clé, et on s'aperçoit que l'on nous promet beaucoup de choses et jamais rien de concret n'arrive ; si rien n'évolue, nos actions vont se durcir" promet Nicolas Merle.