FNSEA/JA
La croissance passera aussi par l'agriculture
La FNSEA et les JA ont rappelé, mercredi, que « les coupes budgétaires à venir sont en sérieux décalage avec l’enjeu de retour à la croissance », appelé pourtant de ses vœux par le Président de la République.
90 millions de crédits d’intervention en 2012 contre 132 millions en 2011. Pour le président de la FNSEA, Xavier Beulin, le compte n’y est pas. Si le leader syndical dit mesurer les difficultés budgétaires de l’Etat, il constate que « lorsque que l’on prône le retour à la croissance, le redéploiement productif », ce type de décision est justement contreproductive, elle serait même de nature à « dégrader la compétitivité de l’agriculture française ». Car derrière les crédits d’intervention, il y a des mesures qui, pour la plupart, ont un effet levier sur les filières.
Prenez, sur le volet social, la mesure permettant d’exonérer les charges sur les salaires supérieurs à 1,5 SMIC des travailleurs occasionnels, et bien celle-ci devrait disparaître. La fin de cette disposition est vécue comme un retour en arrière par la profession.
« Cette exonération avait permis de rehausser le niveau des salaires et de doper le recours à l’embauche de travailleurs occasionnels ». Elle concernait un million de contrats. En matière de politique d’installation, les jeunes agriculteurs constatent eux-aussi un écart entre les paroles et les actes. « Donner la priorité à la jeunesse est une bonne chose à condition que derrière on mette les moyens pour accompagner les porteurs de projets », constate Nicolas Bardy, président des Jeunes agriculteurs du Massif central. Même sentiment de dissonance sur le plan de modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE) qui intéresse en premier lieu, les éleveurs du Massif central. « Nos régions ont eu du mal à accéder à la modernisation, le PMBE, depuis sa mise en place en 2005, a été un formidable outil pour les exploitations agricoles. Ce plan a non seulement permis au Massif central de rattraper son retard, mais aussi de créer de l’économie sur les territoires », explique Jacques Chazalet, président de la FRSEA Massif central. Aujourd’hui, il manque 5 millions d’euros pour honorer tous les projets de 2012. Les professionnels n’ont pas manqué d’interpeller jeudi, le ministre de l’agriculture, en visite au Sommet de l’élevage, sur ce sujet et sur bien d’autres encore.
Sophie Giraud-Chatenet
Dernière minute...
Le ministre de l'agriculture est venu apporter son soutien aux éleveurs au Sommet de l'élevage, sauf que dans le même temps, le projet de loi de finances pour 2013 compte faire disparaître le crédit d'impôt dont bénéficient les exploitants agricoles au titre d'un remplacement pour congé. Jusque là ce crédit d'impôt permettait d'obtenir une prise en charge à 50% du coût occasionné par le remplacement sur 14 jours maximum. Dans un communiqué, la FNSEA estime que "le soutien du ministre commence mal" et demande à tous les parlementaires "d'avoir une attitude responsable face à ce projet de loi de finances", qui prévoit une augmentation des charges sociales, la fin de l'exonération des charges pour les heures supplémentaires et l'emploi des salariés en agriculture.