La Cour des comptes européenne pointe les incohérences de la politique de l'UE
Selon la Cour des comptes de l'UE, les modifications fréquentes de la politique européenne, le manque de soutiens et des avantages environnementaux encore incertains nuisent au développement de l'industrie européenne des biocarburants.
Absence de feuille de route claire, avantages environnementaux souvent surestimés, risque de dépendance aux importations, double comptabilisation, prix trop élevés. Autant de raisons qui freinent le déploiement des biocarburants dans l'UE, selon les conclusions d'un rapport de la Cour des comptes européenne publié le 13 décembre. « Le manque de prévisibilité de la politique, souvent modifié, peut accroître les risques pour les investissements privés et réduire l'attractivité du secteur » notamment en ce qui concerne la classification des matières premières pour les biocarburants avancés, constatent les auditeurs européens dans ce travail. Autre critique : les réductions des émissions obtenues grâce aux biocarburants sont souvent surestimées (du fait de la non prise en compte du changement indirect d'affectation des sols ainsi que de l'utilisation de valeurs par défaut), ce qui pose des problèmes de durabilité. De plus, la législation de l'UE autorise la double comptabilisation de certains types de biocarburants pour évaluer la réalisation des objectifs européens, mais Bruxelles ne publie pas d'informations transparentes concernant l'incidence de ces coefficients multiplicateurs sur la part des énergies renouvelables dans les transports. La Cour note également que la Commission européenne collecte des données sur la consommation de biocarburants, mais manque de données détaillées sur la production.