SODIAAL
La coopérative déjà dans l’ère d’après
Les adhérents de la section Auvergne-Limousin de la coopérative Sodiaal se sont réunis, la semaine dernière au Breuil-sur-Couze, sur fond d’actualité laitière plutôt positive.

2010 aura définitivement été une année charnière pour la coopérative Sodiaal, avec, comme le rappelle son président François Iches, l’aboutissement de trois grands projets : « la reprise d’Entremont Alliance, conclue au tout début de l’année 2011, l’accord exclusif entre Yoplait et General Mills signé en mars 2011 et enfin le système de gestion volume/prix qui sera mis en place pour la campagne laitière 2011-2012 ». Du côté de la section Auvergne-Limousin, dont l’assemblée générale s’est tenue, vendredi dernier, au Breuil-sur-Couze, l’activité a été intense aussi en 2010. « Nous avons fait face à nos responsabilités en ne laissant aucun producteur au bord du chemin» a indiqué Laurent Duplomb, président de la section, pour résumer la stratégie de la coopérative qui en 2010, a repris la collecte de lait auprès des producteurs de l’URCVL et de la Fromagerie du Velay.
Aujourd’hui, la région Auvergne Sud-Ouest compte 2 341 produc-teurs, répartis en 3 sections, fournissant en moyenne 224 millions de litres de lait. Ils sont situés sur 17 départements : Allier, Ariège, Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, Dordogne, Haute-Garonne, Gers, Landes, Haute-Loire, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Puy-de-Dôme, Tarn, Tarn-et-Garonne. C’est l’une des régions les plus dynamiques du groupe. Dans un contexte laitier plutôt favorable, avec des prix qui pourraient se maintenir à des niveaux intéressants au moins jusqu’en 2012, le potentiel de développement dans cette région pourrait très vite amener à se déployer.
Double prix/Double volume
« Nous sommes armés pour avoir une coopérative qui trace son sillon dans l’évolution du marché laitier», estime Laurent Duplomb. L’évolution, c’est évidemment la perspective de la fin des quotas annoncée pour 2015, qu’a souhaité anticiper la coopérative.
« Avec la sortie des quotas, nous allons avoir du lait supplémentaire. Soit on ne maîtrise rien, et cette augmentation va faire baisser les prix, soit on anticipe pour conserver un maximum de valeur ajoutée », explique le président Iches. L’anticipation est ici synonyme de régulation avec la méthode « maison » de la coopérative, celle du double volume/ double prix, visant à contrecarrer les effets de la volatilité accrue des marchés laitiers. Le groupe Sodiaal a en effet choisi, pour cette campagne, de partir sur un système volumes-prix différenciés. « On est parti sur 96 % du quota au 31 mars 2011 payé au prix A (fait référence aux grilles Criel). Et le reste payé au prix B. Parallèlement, on retire une tranche de flexibilité pour le prix A. Nous voulons peu à peu supprimer la flexibilité sur le prix A, en échangeant une tranche de flexibilité contre une part de quota qui passe de volume A à volume B », explique François Iches. Sodiaal est aujourd’hui dans la tranche 5 de flexibilité.
Au terme du processus, le volume A sera équivalent à 85 % du quota et il sera payé sans flexibilité. Autre point important : le volume A est réparti linéairement sur douze mois, mais la coopérative donne la possibilité à l’éleveur d’adapter sa courbe prévisionnelle de livraison à sa situation, avec une latitude de 20 %. « On peut proposer ce système grâce à l’Asap (outil de prédiction des livraisons)», précise Yves Soulhol, directeur de Sodiaal Auvergne-Sud-Ouest.
L’Asap doit en effet permettre à Sodiaal d’être plus réactive sur ces marchés, au vu des prévisions de production, et à terme de faire un retour vers les producteurs, pour leur proposer de produire plus ou moins.
Lait de montagne : sodiaal dit oui
La coopérative a décidé d’accompagner la démarche de la valorisation du lait de montagne, portée par l’association des producteurs de lait de montagne. « Nous pourrions mettre à disposition d’un GIE, une partie de la marque Candia « Oui aux petits producteurs », qui pourrait devenir « Oui aux producteurs de montagne », explique Damien Lacombe, président de la région Auvergne-Sud-Ouest. L’enjeu est de tracer davantage de volumes, qui permettent d’engranger de la valeur-ajoutée, « afin d’asseoir la production de lait sur nos territoires », insiste Laurent Duplomb.